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En direct du monde. En Norvège, l’émergence d’un parti écologiste au pays du pétrole

Les Norvégiens sont appelés aux urnes lundi pour les élections législatives. Un petit parti pourrait se retrouver en position de faiseur de roi : la formation écologiste, qui vient à peine d’émerger sur la scène politique du pays.

Article rédigé par franceinfo, Grégory Tervel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La Norvège, qui élit lundi 11 septembre, son Parlement, ici à Oslo, est l'un des pays les plus riches au monde grâce à ses gisements d'hydrocarbures. (SIGRID HARMS / DPA)

Les Norvégiens sont appelés aux urnes lundi 11 septembre pour les élections législatives, où le suspense est total pour savoir qui, de la coalition de droite sortante ou de celle de centre-gauche, l’emportera. Un petit parti pourrait se retrouver en position de faiseur de roi : le parti écologiste, qui vient à peine d’émerger sur la scène politique du pays.

La nouveauté d'un discours sur le renouvelable

La Norvège est devenue en 50 ans le pays le plus riche d’Europe grâce au pétrole et à l’excellente gestion de ses revenus. Le pays de 5 millions d’habitants possède le plus gros fonds souverain au monde, environ 800 milliards d’euros, une fortune réservée pour les générations futures de l’après-pétrole. Quand un nouveau parti politique débarque pour expliquer que la Norvège doit sortir du pétrole dans les 15 ans à venir, les déclarations font du bruit. Les Verts réclament la mise en place d’une transition vers les énergies renouvelables, et donc que la Norvège arrête de rechercher ou d’ouvrir de nouvelles zones d’exploitation de pétrole et de gaz. Avec pour meilleur argument le fait que le pays a déjà découvert plus de gisements qu’il ne pourra en exploiter, s’il veut atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le pétrole est majeur dans l'économie

L’économie norvégienne est dépendante vis-à-vis de l’industrie pétrolière, même si elle n’est pas aussi accentuée que dans d’autres pays producteurs. Les trois plus grands partis politiques norvégiens, tous pro-pétrole, répondent donc qu’il serait irresponsable de démanteler une industrie qui embauche près de 200 000 personnes. Ils estiment aussi que la Norvège peut remplir ses obligations internationales de réductions des émissions par d’autres moyens, notamment technologiques.

Le climat s'invite dans le débat électoral

Il n'est pas nouveau d’entendre parler d’environnement dans le débat politique norvégien, même s’il n’y avait pas de parti étiqueté écologiste jusqu’à présent. Mais cette année, le lien a été clairement posé entre l’activité pétrolière et gazière de la Norvège et la lutte contre les changements climatiques, et ça c’est inédit. La chute des cours du pétrole et la signature des accords de Paris sur le climat sont passés par là. Ces éléments incitent de plus en plus de Norvégiens à privilégier la question environnementale. Dans un récent sondage, un Norvégien sur deux se disait prêt à laisser une partie des hydrocarbures au fond de la mer afin de limiter les émissions de CO2 du pays.

Les différents partis qui réclament une sortie assez rapide du pétrole ne seront pas majoritaires lors des élections de lundi, mais le parti écologiste, le plus radical sur cette question, pourrait dépasser la barre magique des 4%, celle qui permet une entrée en nombre au Parlement, et peut-être même de faire pencher la majorité d’un côté ou de l’autre.

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