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En direct du monde. Au Mexique, les élections pourraient faire basculer le pays à gauche

Les élections législatives, locales, et l’élection présidentielle ont lieu au Mexique dimanche. Le pays pourrait passer à gauche avec un candidat donné largement favori à la présidentielle.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuelle Steels
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le candidat à l'élection présidentiel mexicaine Andrés Manuel López Obrador, représentant la coalition "Juntos haremos historia".  (RONALDO SCHEMIDT / AFP)

Dimanche 1er juillet est un jour d’élections au Mexique avec l’élection présidentielle mais aussi les élections législatives et locales. Et si l’on en croit les sondages, le pays pourrait basculer à gauche. Andrés Manuel López Obrador, avec 25 points d’avance, est le grand favori. Dans un pays gangrené par les cartels de drogue, il promet d’éradiquer la corruption et d’adopter une nouvelle stratégie contre la violence. Une violence justement qui a donné à cette campagne une atmosphère sanglante.  

Des candidats assassinés

Depuis septembre, on décompte 133 assassinats dans le cadre du processus électoral : ce sont 48 candidats assassinés, et 85 élus ou responsables de partis politiques impliqués dans cette campagne. Des chiffres qui montrent l’intervention directe du crime organisé dans les élections municipales ou régionales, puisque c’est surtout dans les régions touchées par le narcotrafic que ces crimes se sont multipliés. Les cartels veulent exercer leur influence au niveau local, ils veulent contrôler les mairies, les polices municipales. Conséquence : c’est le processus électoral le plus violent qu’ait vécu le Mexique. Auparavant, les cartels s’en prenaient surtout aux élus, mais ce qui est exceptionnel cette fois-ci, c’est qu’ils agissent avant-même l’élection, pour influencer les résultats en éliminant des candidats qui ne leur sont pas favorables.  

La violence, un des enjeux de la présidentielle   

Aujourd'hui on annonce un virage à gauche. La gauche qui n’a pas gouverné depuis plus de trente ans au Mexique. Le favori, c’est donc Andrés Manuel López Obrador, AMLO comme on le connaît au Mexique. Il propose des réformes sociales et économiques pour éradiquer la pauvreté, car il y a plus de 50 millions de pauvres au Mexique. Un autre pilier de son programme c’est d’en finir avec la corruption, qui est selon lui la cause principale de la violence qui s’est abattue sur le pays. Il propose un changement de stratégie sur le plan sécuritaire, même si les détails de son programme dans ce domaine sont assez flous. Aucun candidat ne peut vraiment promettre aux Mexicains que la violence va diminuer. Mais López Obrador est parvenu à transmettre l’idée qu’il allait faire les choses différemment. 

Le rejet du vieux système

Les Mexicains voient les autres candidats comme les héritiers d’un vieux système. Ricardo Anaya, du Parti d’action nationale et José Antonio Meade, du Parti révolutionnaire institutionnel, deux projets de droite, deux partis qui se sont relayés au pouvoir ces dernières décennies. Et qui ont gouverné avec la même stratégie, la guerre contre le crime organisé, qui a mené le pays dans la situation où il se trouve aujourd’hui.

Les éditorialistes n’ont pas de mots assez forts pour condamner le déroulement de la campagne actuelle. Avec son lot de candidats assassinés, elle restera dans les mémoires comme une période sombre de la démocratie mexicaine.

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