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En direct du monde. Au Chili, des spots de campagne télévisés très particuliers avant la présidentielle et les législatives

Les spots électoraux pour les législatives et le premier tour de l'élection présidentielle dimanche au Chili sont très importants. C'est une tradition bien ancrée dans la vie politique locale depuis 1988.

Article rédigé par Justine Fontaine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Carolina Goic, Jose Antonio Kast, Sebastian Pinera, Alejandro Guiller et Beatriz Sanchez, candidats à l'élection présidentielle ont participé à un débat télévisé le 6 novembre 2017.  (MARTIN BERNETTI / AFP)

Au Chili, les élections législatives et le premier tour de la présidentielle ont lieu dimanche 19 novembre. D'ici là, des spots électoraux sont diffusés. C'est une tradition bien ancrée dans la vie politique chilienne, depuis le référendum  "pour" ou "contre" le général Pinochet en 1988, perdu par le dictateur. Ces spots, incontournables dans la campagne, sont diffusés tous les soirs à la télévision depuis presque un mois. Particularité locale, chaque candidat a sa chanson de campagne, très présente dans les clips.

De l'humour à la limite du ridicule parfois

La plupart des vidéos font également appel à l'humour, au risque de tomber dans le ridicule. C'est par exemple le cas du candidat d'extrême-droite, José Antonio Kast, qui demande aux électeurs de consacrer autant de temps et d'attention au vote qu'à l'achat d'un frigo. Il fait chanter ses neuf enfants dans ses vidéos électorales. La candidate démocrate-chrétienne, Carolina Goic, a de son côté intégré un générique qui ressemble à celui de la série américaine Friends dans l'un de ses spots électoraux. Enfin, l'ancien président de droite Sebastian Piñera, favori des sondages, fait chanter son frère Haut les cœurs dans ses spots électoraux, en reprenant une chanson vénézuélienne des années 80. On retrouve également cette musique dans des vidéos humoristiques publiées sur Internet par son équipe de campagne, qui mettent en scène une marionnette grandeur nature de l'ancien président.

Des critiques sur les réseaux sociaux

Les Chiliens sont habitués à ce que les spots électoraux comportent une chanson écrite pour chaque candidat. Tout le monde a encore en tête celle diffusée par les partisans du "Non" à Pinochet, lors du référendum de 1988.

Les vidéos de campagne sont aussi commentées sur le fond car on y trouve quand même quelques propositions : le montant des retraites, la délinquance, l'accès à la santé ou encore la gratuité de l'éducation... Ces thèmes reviennent chez presque tous les candidats.

Un impact très relatif sur la campagne électorale

Ces spots n'ont pas vraiment d'impact sur la campagne électorale, selon Claudio Fuentes, politologue à l'Université Diego Portales : "Ça n'a pas un impact significatif. Plutôt que de la changer, cela confirme l'opinion des personnes déjà convaincues." Les petits candidats ont peu de moyens pour convaincre les indécis, contrairement aux favoris comme Sebastian Pinera (à droite) et Alejandro Guillier (à gauche) qui diffusent un nouveau spot presque chaque soir. Pour Claudio Fuentes, cela ne permet pas non plus de faire baisser vraiment l'abstention, attendue autour de 50 % dimanche.

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