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En Côte d’Ivoire, pour la première fois, des journées mémorielles pour se souvenir de l’esclavage

La Côte d’Ivoire est l’un des derniers pays à reconnaître sa responsabilité dans l’esclavage. Abidjan s’est engagé dès 1994 dans le projet de l’Unesco "Route de l’esclave" pour mieux comprendre l’esclavage.

Article rédigé par franceinfo - Amandine Réaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des membres d'un groupe traditionnel lors de l'inauguration d'une stèle mémorielle dans le village de Kanga-Gianze, au nord-ouest d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 6 juillet 2017. (ISSOUF SANOGO / AFP)

Pour la première fois en Côte d’Ivoire, le ministère de la Culture organise des journées mémorielles. Pourquoi avoir tant attendu ? Plusieurs pays d’Afrique dont le Bénin se sont depuis longtemps confrontés à leur passé de traite négrière, mais la Côte d’Ivoire est l’un des derniers à reconnaître sa responsabilité. Le pays s’est engagé dès 1994 dans le projet de l’Unesco "Route de l’esclave" pour mieux comprendre l’esclavage, mais les crises politiques successives ont retardé le processus. Aujourd’hui, la stabilité politique et la croissance permettent de développer le tourisme et notamment autour des lieux de mémoire.

Le peuple boni sur la terre de ses ancêtres

Pour l’occasion, une délégation du peuple boni de Guyane a fait le déplacement sur la terre de ses ancêtres. Ces descendants d’esclaves, originaires de Côte d’Ivoire et du Ghana principalement, ont donc rencontré leurs frères et sœurs, notamment dans un lieu chargé d’histoire : le village de Kanga-Gnianzé, au nord d’Abidjan, où transitaient de nombreux esclaves. Les Guyanais ont dansé pieds nus pour sentir la terre de leurs ancêtres et ont visité la stèle en mémoire de l’esclavage inaugurée il y a deux ans.

En début de semaine, les Bonis se sont soumis à une purification symbolique dans la rivière Nianzé, comme celle que subissaient les esclaves avant de partir pour l’Amérique. Certains Bonis se sont effondrés, en larmes. Lenaïck Adam, député LREM de Guyane et Boni par sa mère, était touché lui aussi.

Ce qui est particulier, c’est le poids de l’histoire et d’imaginer tout ce qui a pu se passer que c’est dans cette crique, cette rivière. Et l’état d’esprit de ceux qui arrivaient là, condamnés à mourir, à partir vers l’inconnu.

Lenaïck Adam

à franceinfo

Il y a eu beaucoup d’échanges pendant ces journées. Certains Ivoiriens ne savaient même pas qu’il y avait des Bonis de l’autre côté de l’Atlantique et ils ont exprimé leur envie de perpétuer ce lien entre les générations futures. La Côte d’Ivoire souhaite aujourd’hui continuer les recherches historiques et archéologiques pour cartographier complètement la route de l’esclave, avec l’objectif d’accueillir les descendants ivoiriens et d’ouvrir la voie de la réconciliation.

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