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En Colombie, l'attractivité de gigantesques peintures rupestres relancée

Le pays andin abrite dans la jungle amazonienne l'une des plus grandes collections de peintures rupestres au monde.

Article rédigé par franceinfo - Najet Benrabaa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le site du parc national protégé de Chiribiquete, de nouveau accessible au public, avec ici le président colombien Juan Manuel Santos, le 2 juillet 2018. (DIANA SANCHEZ / AFP)

Certains ont surnommé le site "la chapelle Sixtine de la préhistoire". Dans la région de Serranía La Lindosa, en plein centre de la Colombie, 75 000 peintures de l'âge préhistorique et datant de 12 500 ans sont désormais recensées. L'an dernier, de nouvelles recherches d'anthropologues colombiens et internationaux ont permis de mieux comprendre leurs significations.

On y trouve des animaux aujourd'hui disparus et qui remontent à l'ère glaciaire comme le mastodonte, parent préhistorique de l’éléphant. Il ne vit plus en Amérique du Sud depuis au moins 12 000 ans. Mais on y voit aussi des animaux toujours vivants et la présence de l'Homme. "Il y a des animaux tels que les chauves-souris, des rongeurs, des cervidés, des caïmans ou des lézards", décrit Jeison Lenis Chaparro Cardenas, anthropologue qui travaille sur ces peintures depuis huit ans.

Les individus, dans la majorité des cas, sont représentés en train de danser. Il y a aussi des scènes où on les voit chasser.

Jeison Lenis Chaparro Cardenas, anthropologue

à franceinfo

Ces peintures rupestres sont étalées sur plusieurs sites, principalement sur deux zones : autour de la Lindosa, près de la ville de San Jose del Guaviare, et dans le parc national protégé de Chiribiquete. Une cinquantaine de murs peints mesurent jusqu'à 150 mètres de large et 10 mètres de haut.

De nouvelles découvertes qui attirent les touristes

La découverte de ces peintures n'est pas nouvelle. Les premières recherches ont débuté dans les années 1950. Mais aujourd'hui, les anthropologues ont trouvé de nouveaux éléments, comme des ossements d'animaux autour du site. Tous les médias nationaux et internationaux ont parlé de ces dernières découvertes, ce qui a dynamisé le tourisme local. D'après les agences touristiques contactées sur place, la fréquentation est à la hausse depuis la reprise des visites touristiques. L'an dernier, le site était bien sûr inaccessible à cause du confinement mondial lié à la pandémie de Covid-19. Mais désormais, les touristes sont de retours.

Les habitants proches du site sont aussi sollicités. C'est le cas de William Alexander Rojas. La maison de son père se trouve à une vingtaine de minutes des peintures. Il confirme l'intérêt du public pour le site : "Il est clair que la fréquentation touristique est en hausse depuis la signature des accords de paix et depuis que l'Unesco a déclaré le parc de Chiribiquete 'patrimoine mixte de l'humanité'."

Avant la pandémie, on avait un important flux de touristes étrangers. Maintenant, on a davantage de touristes locaux.

William Alexander Rojas, un habitant

à franceinfo

Précision importante : ces peintures rupestres ont longtemps été inaccessibles au public et aux scientifiques, car la région était sous le contrôle des ex-combattants Farc, les forces armées révolutionnaires de Colombie. Depuis la signature des accords de paix de 2016, le site est de nouveau libre d'accès. Ce que regrettent en fait de nombreux anthropologues, qui craignent la dégradation des peintures.

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