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En Californie, les salles de cinémas qui ont fermé et se demandent si les spectateurs reviendront

Le coronavirus Covid-19 a fait plus de 18 000 victimes en Californie et on dénombre environ un million de cas. Aucun couvre-feu n'a été imposé mais des mesures, comme la fermeture des salles de cinémas, dans certains comtés, ont été prises.

Article rédigé par franceinfo - Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le Art Theater, un cinéma d’art et d’essai associatif à Long Beach, à Los Angeles. (Loic Pialat)

À l’entrée du Art Theater, un cinéma d’art et d’essai associatif à Long Beach, au sud du comté de Los Angeles, on a gardé l’affiche du Portrait de la Jeune fille en feu visible quand le cinéma a fermé le 23 mars. Et comme les autres salles de cinémas de Los Angeles, il n'est pas près de rouvrir. Le coronavirus Covid-19 a en effet fait plus de 18 000 morts et on dénombre environ un millions de cas. Et s'il n'existe pas de couvre-feu, des restrictions continuent d’exister un peu partout dans le pays. Notamment pour les salles de cinéma qui restent fermées depuis le mois de mars à Los Angeles et New York, les deux plus grands marchés des États-Unis, qui représentent environ un tiers des recettes.

A Los Angeles, on ne croit pas à une réouverture prochaine. C’est en tout cas l’avis de Jan Van Djis, le gérant de l'Art Theater, qui ne voit pas sa salle de 480 places rouvrir avant le mois de mars 2021. "Il y a eu pas mal de faux départs où on nous a annoncé qu’on allait pouvoir rouvrir pour finalement nous dire non, explique Jan Van Djis. Quand les choses se sont compliquées, on a discuté avec notre banque. Elle a été raisonnable en acceptant de baisser nos paiements mais on a malheureusement dû licencier notre personnel."

On a reçu des donations de la communauté et des bourses du comté. C’est une année difficile mais on va survivre. La vraie question, c’est est-ce que les spectateurs vont revenir ?

Jan Van Djis

à franceinfo

Si les cinémas du comté de Los Angeles restent fermés ceux du comté voisin d’Orange, eux, ont rouvert. Sans que ce soit la panacée non plus. Car comme l’explique Jan van Djis, ouvrir une salle est une chose mais la remplir en est une autre. Aussi, ces cinémas ont réduit le nombre de séances quotidiennes pour limiter les coûts de fonctionnement. Les spectateurs ne se sentent pas forcément prêts malgré les protocoles de sécurité mis en place : ticket virtuel, plexiglas pour séparer le personnel du public, capacité réduite pour la distanciation sociale…

Des sorties qui se reportent sur Netflix ou Disney+

Et puis, les gros films hollywoodiens ne sortent pas. Les résultats aux États-Unis de Tenet, la superproduction de Christopher Nolan, ont déçu. Le nouveau James Bond, qui devait sortir ce mois-ci après avoir déjà été repoussé au printemps, a encore été reporté. Il se murmure même que Netflix serait disposé à dépenser des centaines de millions de dollars pour racheter le film. Disney de son côté a préféré mettre Mulan ou Soul, deux de ses films les plus attendus cette année, sur sa plateforme Disney+ plutôt que sur les grands écrans.

En attendant, certains tentent les solutions alternatives. Ceux qui peuvent rouvrir proposent des projections privées pour 20 personnes à 100 dollars. C'est idéal pour un anniversaire, par exemple. Le Art Theater à Long Beach permet sur son site de louer des films à regarder en streaming. Jan Van Dijs reconnaît que cela ne rapporte pas vraiment d’argent ,mais c’est un signe de bonne volonté vis-à-vis des petits distributeurs avec lesquels le cinéma travaille.

Il y a quelques semaines, l’association américaine des exploitants (National Association of Theatre Owners, ou Nato), a écrit au Congrès à Washington pour le prévenir que sans aide, 70 % des petites et moyennes salles pourraient disparaître. AMC, la plus grande chaîne de cinémas au monde, serait au bord de la faillite. Mais l’inquiétude première, c’est que le succès des plateformes de vidéo en ligne avec le coronavirus change durablement les habitudes des spectateurs.

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