Covid-19 : à Stockholm, les chiens, antidotes à la solitude, sont de plus en plus nombreux
La présence canine a augmenté de 7% sur un an dans la capitale suédoise. Les contraintes des maîtres sont pourtant nombreuses comme celle de ne pas pouvoir laisser son animal seul à la maison plus de six heures.
À Stockholm, en Suède, l’épidémie de Covid-19 a une conséquence inattendue : il y a de plus en plus de chiens en ville. Les Suédois ont l'obligation de faire enregistrer leurs chiens, ce qui fournit des chiffres très précis. Dans l’ensemble du comté de la capitale, qui compte environ deux millions d’habitants, 140 126 chiens ont été enregistrés en 2020, soit un bon de presque 7% par rapport à l’année précédente.
"Ils se sentent seuls, ils prennent un chien"
Cette présence canine s'observe dans les parcs de Stockholm, où l’on croise beaucoup de maîtres avec leurs animaux en laisse. Ulf, un promeneur leur a même donné un nom : "Ce sont les chiens du Covid. À cause du virus beaucoup de gens ont acheté des chiots. Ils se sentent seuls, ils prennent un chien." La présence d'un chien peut aider à compenser une vie sociale difficile, parfois impossible, mais il y a aussi des contraintes. Les animaux domestiques en Suède sont très protégés et il y a beaucoup de règles à respecter. Les chiens, par exemple, doivent toujours être tenus en laisse, et ne sont pas acceptés dans la plupart des lieux publics. Laisser son chien en été dans une voiture est aussi passible d’une lourde amende, comme l’enfermer dans une cage, ou ne pas ramasser ses déjections.
Surtout, on ne peut pas laisser son chien seul dans sa maison ou son appartement pendant plus de six heures. Si vous le faites quand même, et que votre chien aboie par exemple, vous prenez le risque de vous faire dénoncer par vos voisins. Comment faire lorsqu'on doit aller travailler, par exemple ? La seule solution ce sont les hund-daggis, les garderies pour chiens.
Un budget garde de 500 euros par mois
Ces pensions sont aussi les grandes gagnantes de l’épidémie, comme celle du quartier de Hornstull, en bas d’un immeuble, où nous nous rendons. C’est une des employées qui nous ouvre la porte : "Là ce sont les photos des chiens, et leurs noms, comme dans une école maternelle. On a à peu près 60 chiens ici, chaque jour. C’est vraiment beaucoup, explique-t-elle. Et toutes sortes de chiens, du chihuahua au labrador. Voilà la pièce pour les gros chiens : la loi suédoise nous impose un espace minimum, là on ne peut pas en mettre plus de six. Je m’en occupe, je les nourris, et on les sort pendant environ une heure." Avoir un chien peut aider à supporter la pandémie, mais cela a un prix. Ce genre de pension dans la capitale suédoise, pendant les heures de travail, peut coûter jusqu’à 500 euros par mois.
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