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Burkina Faso : des avancées remarquables sur la téléphonie mobile, "jusque sur le serveur national de l'état civil"

Alors qu'Emmanuel Macron entame sa première tournée en Afrique, franceinfo vous fait découvrir les avancées du Burkina Faso dans le secteur de la téléphonie mobile. Un pays qui s'en sert dans le quotidien financier et dans les services publics.  

Article rédigé par franceinfo - Anne Mignard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le siège de la société Telecel Faso, entreprise burkinabée de télécommunications, à Ouagadougou, l'un des trois opérateurs avec Orange et Onatel.  (ANNE MIGNARD / RADIOFRANCE)

À la veille de la visite d’Emmanuel Macron au Burkina Faso, franceinfo vous fait découvrir lundi 27 novembre, un pays très avancé dans le domaine de la téléphonie mobile. Cet État de 18 millions d’habitants est pourtant considéré comme l’un des plus pauvres au monde.

Un, deux ou trois téléphones pour le quotidien

Les Burkinabé, qu'ils vivent en ville ou à l’extérieur, possèdent un téléphone portable, parfois deux ou même trois appareils, soit un portable par opérateur afin d'avoir le meilleur réseau. Les smartphones ne sont pas encore légion, on est plutôt sur des portables simples, utiles pour passer des coups de fil et envoyer des sms. D'ailleurs, les messages se multiplient dans le pays, notamment pour faire circuler de l'argent. Dans tout le pays, des boutiques ou des agents ambulants équipés de téléphone proposent ces transferts d'argent ou des retraits. Orange, l'un des trois opérateurs téléphoniques du pays, a lancé ce service, baptisé Orange Money, il y a cinq ans. Le succès est tel qu'il concurrence les banques, explique le PDG d'Orange au Burkina Faso, Ben Cheik Haidara. 

Nous avons 13 000 points de distribution pour l'argent mobile. Les banques qui sont les mieux déployées au Burkina Faso n'ont pas plus de 300 points de distribution d'argent.

Ben Cheik Haidara, PDG d'Orange au Burkina Faso

à franceinfo

Ben Cheik Haidara ajoute que le ministère de la Santé s'est aussi rapproché de sa société, ayant besoin de rémunérer 30 000 personnes par mois sur cinq ans. Avec le porte-monnaie électronique créé, ces agents peuvent effectuer virtuellement des achats ou retirer physiquement de l'argent, explique-t-il. Cette année, Orange Money estime qu'au total cette année, 300 milliards d'euros auront été échangés chaque mois. Un chiffre de très grande ampleur comparé au PIB du pays estimé par la Banque mondiale en 2016 à moins de 11 milliards d'euros.

La sécurité rassure l'État burkinabé 

Au-delà du paiement des fonctionnaires, il s'agit de récupérer les droits de douanes, de faire payer les consommations d'eau, d'électricité ou encore de déclarer des naissances. Au Burkina, un habitant sur deux ne connait pas le jour où il est né. Les services de l'état civil rencontrent des difficultés dues notamment aux traditions. On ne donne pas un nom à son enfant le jour de sa naissance. Les écueils viennent aussi des distances géographiques. Plusieurs heures de marche sont parfois nécessaires pour se rendre en mairie afin de déclarer l'enfant. Ces freins rendent compliquées les campagnes de vaccinations auprès des plus jeunes, ainsi que les inscriptions à l'école ou sur des listes électorales.

Un bracelet au service de l'état civil

Un Français et un Burkinabé ont peut-être trouvé une solution grâce à leur invention, appelée le bracelet "Icivil". Adama Sawadogo explique que dès la naissance, le bracelet est apposé au poignet du nouveau-né.

Le téléphone portable, détenu par la sage-femme, va flasher le QR code et générer une déclaration de naissance. Le formulaire précisera le sexe de l'enfant, ses prénom et nom, les références de ses parents.

Adama Sawadogo, un des créateurs du bracelet Icivil

à franceinfo

Par la suite, le lieu de naissance sera précisé, la date et l'heure étant d'emblée fournies par le réseau. Toutes ces informations sont envoyées par le canal SMS, crypté, sur le serveur national de l'état civil, ajoute Adama Sawadogo. Ce service, actuellement testé dans dix cliniques de la capitale, Ouagadougou, a déjà du succès. Les établissements concernés ont vu leur nombre d'accouchements augmenter, les parents voulant être rassurés sur la déclaration de leur enfant.

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