Aux États-Unis, une collection de reliques de la bataille d'Alamo, détenues par Phil Collins, suscite des interrogations
Des reliques de la bataille qui s'est déroulé dans cette ville du Texas en 1836 ont été exposées ces dernières semaines au Fort du même nom. Une collection détenue par un certain Phil Collins... et dont l'authenticité reste à prouver.
Ce ne sont que quelques objets d'une vaste collection de plus de 400 reliques qui vont être exposés dans un musée qui devrait voir le jour dans un an au coeur de la ville de San Antonio, aux États-Unis. Cette collection qui a pour thème le Fort Alamo fait beaucoup parler d'elle. D'abord par la personnalité du donateur. Celui qui a amassé ces objets depuis des dizaines d'années n'est autre que... Phil Collins, le chanteur britannique, ancien batteur et chanteur du groupe Genesis. Il le dit lui même, dès ses 5 ou 6 ans, quand il ne jouait pas à la batterie, il s'habillalit en Davy Crockett… et rejouait la bataille d'Alamo.
Plusieurs milliers de soldats mexicains lourdement armés contre près de 200 volontaires lors de la guerre d'indépendance du Texas. C'était en 1836, et ils ont tenu pendant 13 jours et 13 nuits mais aucun n'a survécu. Parmi eux, les commandants William Travis, James Bowie… et le trappeur et député Davy Crockett. Walt Disney en a fait le héros d'une série télévisée en 1954, et John Wayne l'a immortalisé en 1960 dans le film Alamo.
"J'ai grandi avec ces films, confie Phil Collins, le romantisme de ces gars qui se battent pour ce en quoi ils croient, même s'ils savent qu' ils vont mourir, ça m'a touché." Ce qu'il préfère, c'est une pochette en cuir où Davy Crockett mettait les balles de son arme.
Il y a beaucoup de folklore et de mythologie, mais il a vraiment existé et cet objet lui appartenait.
Phil Collinsà franceinfo
Mais ce qui fait aussi beaucoup parler à propos de la collection de Phil Collins, c'est le doute sur l'authenticité de certains objets présentés. Plusieurs historiens, dont le conservateur d'Alamo, ont vraiment questionné la véracité des objets collectés par trois chasseurs d'antiquités employés par le chanteur. Et notamment un couteau qui aurait appartenu au commandant James Bowie. Ses initiales sont gravées dessus et une expertise métallurgique ferait remonter ce couteau à 1830, mais un spécialiste des armes blanches affirme que le métal n'est pas celui qu'on utilisait à l'époque. Le propriétaire du couteau l'a ensuite fait analyser par un médium qui a affirmé qu'il avait bien appartenu à James Bowie. Il sera donc présenté comme tel dans le musée. Le conservateur d'Alamo qui avait des doutes à depuis été remercié.
Une histoire qui mêle aussi gros sous et politique
En 2014, quand Phil Collins promet de donner sa collection d'une valeur de 15 millions de dollars, il exige qu'il y ait un lieu à la hauteur pour l'héberger. Il faut dire que si le Fort est visité par plus d'un million de touristes chaque année – car les Américains sont fascinés par ce lieu – Fort Alamo est tout petit, un peu vieillot et n'a pas la place d'exposer 400 nouveaux objets.
Le Texas voit alors les choses en grand et lance un projet de 450 millions de dollars de rénovation et de création d'un musée. Et qui est à la tête de l'administration qui lance ce projet ? Un certain George P. Bush, le petit-fils et neveu d'ancien présidents américains, qui a aussi des vues vers de très hautes fonctions. Il compte bien s'appuyer sur le prestige d'Alamo pour soutenir son ambition, même si le musée contiendra des reliques... pour le moins douteuses.
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