Au Mexique, un "bataillon touristique" pour sécuriser les plages de Cancún contre les narcotrafiquants
Un groupement de 1 400 agents de la Garde nationale a été créé pour renforcer la surveillance dans la région touristique des Caraïbes, autour de la station balnéaire de Cancún, frappé dernièrement par des attaques armées attribuées à de petits narcotrafiquants.
Pour tenter de sécuriser les plages de Cancun et Tulum, au Mexique, frappées dernièrement par des attaques armées attribuées à de petits narcotrafiquants, les autorités mexicaines ont créé un groupement de 1 400 agents de la Garde nationale, appelé "bataillon touristique". Il s’agit d’une force de sécurité intégrée qui a pour mission de renforcer la surveillance dans la région touristique des Caraïbes, autour de la station balnéaire de Cancún. Cette police spéciale sera opérationnelle à partir du jeudi 2 décembre.
La création de ce "bataillon touristique" survient quelques jours après une fusillade dans un grand hôtel de Cancún. Le 4 novembre dernier, des hommes armés envahissent la plage d’un hôtel, tuent deux personnes et sèment la panique parmi les clients, qui vont rester barricadés pendant plusieurs heures à l’intérieur de l’hôtel. Les autorités ont qualifié les faits d’"affrontements entre deux bandes rivales de narcotrafiquants".
Une escalade de violence sur la Riviera maya
Il ne s’agit pas d’un événement isolé : on note une réelle escalade de violence sur la Riviera maya, la région de la côte caraïbe du Mexique. Les destinations les plus fréquentées par les touristes, Cancún, Playa del Carmen et Tulum, sont aussi les plus touchées par ces affrontements entre bandes criminelles, qui se disputent le territoire, contrastant violemment avec l’image idyllique qui est vendue de la région. Peu avant les événements de Cancún, il y a un mois, à Tulum, une fusillade dans un bar a provoqué la mort de deux touristes.
La création de cette force de sécurité par les acteurs du secteur touristique est accueillie avec une forme de soulagement. On assiste à une relance très progressive des activités touristiques et toujours très précaire du fait de la pandémie de Covid-19. Et la violence est perçue comme un autre fléau susceptible de tout faire basculer. "C’est une grande avancée, indique Toni Cháves, le président de l’Association des hôtels de la Riviera maya. Les autorités répondent à notre demande et à notre inquiétude suite aux différents incidents sécuritaires récents. Nous savons bien que ce sont des problèmes complexes qui ne vont pas disparaître du jour au lendemain."
"1 400 agents supplémentaires ? Bien sûr que cela va aider ! Le secteur hôtelier se réjouit de voir arriver la Garde nationale pour protéger les touristes."
Toni Chávesà franceinfo
Dans le reste du pays, personne ne se leurre quant à l’efficacité de cette mesure. Les agents arrivent en renfort sur les plages, alors qu’il y a déjà plus de 5 000 militaires et environ le même nombre de policiers locaux déployés dans la région, qui n’ont pas pu faire face à la montée en puissance des groupes de narcotrafiquants. Par ailleurs, les spécialistes estiment que des gardes nationaux qui patrouillent sur les plages ne vont pas forcément avoir un impact très important sur le démantèlement des organisations criminelles.
Beaucoup au Mexique voient dans ce bataillon touristique une poursuite de la militarisation du pays, qui n’a débouché sur aucun résultat concret dans la lutte contre la violence, et donc finalement un aveu d’impuissance du gouvernement.
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