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Au Mexique, après un an et demi sans classe, 37 millions d’élèves retrouvent les bancs de l’école

Depuis le début de l'épidémie de Covid-19 en mars 2020, le système scolaire est à l'arrêt. Même si la pandémie ne faiblit pas dans le pays, le 4e le plus touché au monde en nombre de décès, le retour en classe est crucial.

Article rédigé par Emmanuelle Steels
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une semaine avant la rentrée, les familles mexicaines se pressent dans les magasins pour acheter les fournitures scolaires, comme ici à Mexico City. (PEDRO PARDO / AFP)

Lundi 30 août est un grand jour quelque 37 millions d’élèves mexicains, qui effectuent leur rentrée scolaire après avoir été privés d’école pendant un an et demi à cause de la crise sanitaire du Covid-19. Les autorités mexicaines ont effet tranché : malgré la troisième vague de Covid qui s’étend à travers le pays, les élèves ont absolument besoin de renouer avec les cours présentiels.

Le Mexique est l’un des rares pays au monde à avoir gardé ses écoles fermées sans interruption depuis le début de la pandémie : les enseignants mexicains se montraient particulièrement rétifs à une reprise des cours, parce qu’ils craignaient la contagion. Désormais, ces derniers sont vaccinés, depuis plusieurs mois déjà et aujourd’hui une majorité de Mexicains considèrent que la fermeture des écoles n’a que trop duré.

Le retour en classe est graduel et volontaire

Il y a quelques jours le président Andrés Manuel López Obrador déclarait : "Qu’il pleuve, qu’il vente ou que le tonnerre se déchaîne, les écoles rouvriront." Ceci dit, les autorités ont opté pour un retour en classes graduel et volontaire : les parents inquiets des risques auront la possibilité de ne pas envoyer leurs enfants à l’école lundi. Pour les élèves mexicains, ces quinze mois sans cours présentiels contrastent avec l’absence de mesures restrictives pour toutes les autres activités.

Les enfants pouvaient aller au cinéma, dans un centre commercial, au restaurant, dans un parc d’attraction… Mais pas à l’école !

Astrid Hollander, responsable éducation du Fonds des Nations unies pour l’enfance au Mexique

à franceinfo

Pour l’éducation à distance, les autorités ont mis en place les cours par télévision pour atteindre la majorité des foyers. Mais à cause de problèmes techniques ou des difficultés de concentration des enfants devant la télévision, ce système n’a pas eu les résultats escomptés.

Comme ailleurs, les plus pauvres sont les plus touchés

Comme dans d’autres pays, la fermeture des écoles au Mexique a davantage affecté les élèves issus des milieux les plus pauvres. Les inégalités sautent aux yeux quand il s’agit d’éducation à distance, notamment parce que les moyens technologiques varient énormément d’une famille à l’autre. "Tous les élèves n’ont pas accès à internet chez eux et même s’ils y ont accès, il n’y a pas forcément à disposition tous les appareils nécessaires pour les enfants d’un même foyer, poursuit Astrid Hollander. Parfois, il n’y a qu’un téléphone portable à partager pour toute la famille."

Et puis les difficultés économiques liées à la pandémie ont aussi affecté l’éducation des enfants. Beaucoup ont commencé à travailler pour aider leur famille, remplaçant l’école par le travail. Et cela se reflète dans les chiffres de décrochage scolaire : l’année dernière plus de 2,5 millions d’élèves de moins de 18 ans ont abandonné l’école et si l’on prend en compte l’enseignement supérieur, cinq millions d’étudiants mexicains sont sortis du système éducatif.

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