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Au Maroc, la sécheresse oblige à repenser les infrastructures de captation et d'acheminement de l'eau

Le pays du Maghreb connaît sa plus grosse sécheresse depuis 1981. Au-delà de la réparation des infrastructures et des économies, le pays envisage d'autres options pour capter l'eau. 

Article rédigé par franceinfo - Seddik Khalfi
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un agriculteur se promène dans son champ de melon asséché, près de la ville de Saidia, dans le nord-est du Maroc, le 2 novembre 2021. (FADEL SENNA / AFP)

Au Maroc, la pluie a rarement été aussi appréciée. "J'adore la pluie !", lance un habitant. Depuis début avril, les précipitations sont de retour et cela réjouit les habitants. En effet, la sécheresse - la pire depuis 1981 - frappe durement le pays. Malgré des pluies tardives au mois de mars, les grands barrages ne se sont pas rechargés et sont vides à plus de 95%.

La sécheresse a des effets directs sur l'économie. "La productivité au Maroc se base sur la pluie", confirme une habitante. "C'est vital", abonde un autre. Tout le monde est concerné : "Les gens en ont vraiment besoin, surtout les agriculteurs mais nous aussi", confirme une Marocaine. 

Le risque d'une pénurie totale d'ici 2025

Car si les agriculteurs manquent déjà d'eau, bientôt la population des grandes villes pourraient aussi être concernées. La situation est telle que Casablanca et Rabat risquent la pénurie totale d'ici 2025 si les saisons hivernales se poursuivent sur le même rythme que cette année, préviennent les experts. Le barrage les alimentant étant vide, il a fallu brancher la métropole à d'autres points d'eau mais aussi rationaliser l'utilisation de l'or bleu.

La Lyonnaise des eaux de Casablanca (Lydec) s’est donc lancé dans une grande chasse aux fuites sur tout le réseau Casablancais. "Nous avons rajouté à peu près 1 000 capteurs ultrasons au niveau du réseau pour détecter les fuites", détaille Saad Azzaoui, directeur de maîtrise d'ouvrage. "Nous avons également renforcé nos équipes mobiles de recherche de fuites sur le terrain, des équipes d'écoute qui opèrent spécialement la nuit."

L'option de la désalinisation de l'eau

Économiser l'eau n'est cependant pas suffisant. Il faudra trouver d'autres sources. Le Maroc est déjà très bien doté en barrages mais le niveau des nappes diminue en permanence. L'une des solutions pourrait être la désalinisation de l’eau de mer. Plusieurs projets d’usines sont d'ailleurs lancés. 

À Agadir, une entreprise pakistanaise est à la manœuvre, ce qui est une fierté pour l’ambassadeur Hamid Asghar Khan. "L'usine est impressionnante, se félicite-t-il. L'eau y est produite sur commande. Le Maroc voulait une usine très technique, livrée en 36 mois seulement, et nous sommes heureux qu'elle fonctionne à plein régime." Ce plan d’urgence contre la sécheresse n’en est qu’à ses débuts, face aux effets du changement climatique qui s’accélèrent.

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