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Au Liban, la difficile prise en charge des personnes toxicomanes

Le Liban est frappé depuis bientôt quatre ans par une crise historique. Le système de santé est à bout de souffle et la prise en charge des personnes toxicomanes est de plus en plus difficile.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un champ de cannabis dans la plaine de yamouneh, au Liban. (WAEL LADKI / MAXPPP)

Les patients qui souffrent d’addictions sont de plus en plus nombreux à demander de l’aide. Épuisés par la crise, sans perspectives, certains libanais se sont réfugiés dans l’alcool, mais aussi l’héroïne ou la cocaïne. Des substances que l’on trouve très facilement, car le pays est une véritable plaque tournante des drogues dans la région. Certains produits comme le cannabis ou les amphétamines sont même fabriqués sur place. 

À Beyrouth, le centre de l’association Skoun prend chaque année en charge 500 personnes dépendantes. "Mon père était toxicomane, et mon oncle était dealer, raconte Mohammad, 34 ans. J’ai commencé à prendre de la drogue quand j’avais 14 ans : des médicaments, de la marijuana, puis de l’héroïne, de la cocaïne, du crack. Je ne pouvais plus m’arrêter." Après plusieurs overdoses, Mohammad décide de se faire soigner. Depuis bientôt 9 ans, il est accompagné par l’association Skoun, qui lui offre un suivi psychologique gratuit et un traitement de substitution. Des soins essentiels que la plupart des patients dépendants ne peuvent plus payer au Liban.

Plus de 90% de la population vit sous le seuil de pauvreté

Sans les ONG, les patients libanais qui souffrent d’addictions seraient livrés à eux-mêmes. Depuis la crise, entre la faillite du système de santé public et l’explosion des prix dans les cliniques privées, il est devenu très difficile de suivre une cure de désintoxication à l’hôpital. Les personnes dépendantes ne peuvent compter que sur des ONG comme Skoun pour s’en sortir, mais la liste d’attente est longue : "Il y a une augmentation des personnes qui cherchent à intégrer les centres de traitement des ONG, selon Michelle Wazen, l’une des responsables de l’association. Parce qu'ils ont moins accès à des cliniques privées. Malheureusement, l'allocation de fonds du gouvernement à cette problématique reste extrêmement minime."

Et la situation ne devrait pas s’améliorer à court terme. La crise politique paralyse le pays, et comme presque toutes les institutions libanaises, le système de santé est à terre. Peu à peu, les ONG remplacent un État défaillant, qui n’assure plus aucun service public.

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