Cet article date de plus de trois ans.

Au Chili, l'exportation de cerises victime de tensions diplomatiques entre la Chine et l'Australie

Selon la Chine, des cerises importées du Chili portent des traces de Covid-19. Cette affaire s'inscrit dans un cadre de tensions géopolitiques.

Article rédigé par franceinfo - Justine Fontaine. Edité par Frederic Wittner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Cerises (illustration) (PIERRE HECKLER / MAXPPP)

Le Chili et l'Australie dans le collimateur de Pékin : des médias officiels chinois ont en effet annoncé il y a une dizaine de jours que le coronavirus aurait été détecté sur un chargement de cerises importées de l'un de ces deux pays. Depuis cette nouvelle, la demande de cerises et leur prix se sont effondrés en Chine.

Les exportateurs chiliens vendent en temps normal 500 conteneurs de cerises par jour en Chine. Mais depuis cette nouvelle, ils sont restés des jours entiers sans écouler un seul chargement. "On n'a toujours pas récupéré les niveaux de ventes d'avant", regrette Ronald Bown, le président de l'association chilienne des exportateurs de fruits.

Nous vendons 300 conteneurs seulement par jour, et à des prix très différents de d'habitude : pas plus de 30% du prix réel des fruits.

Ronald Brown

à franceinfo

C'est d'autant plus préoccupant, vu de Santiago, que 90% des cerises chiliennes exportées le sont vers la Chine. Mais le Chili assure que le virus n'a pas été détecté sur ses fruits. Ronald Bown affirme : "Nous n'avons reçu aucune information des douanes chinoises disant qu'ils auraient trouvé la moindre trace de Covid-19 dans leurs terminaux portuaires." Et il rappelle que, pour l'instant en tout cas, le risque de contagion par des fruits n'est pas prouvé scientifiquement.

Le Chili, victime collatérale ?

En fait, les Chiliens font peut-être les frais des tensions entre la Chine et l'Australie. Le pays-continent est l'autre pays qui exporte des cerises vers la Chine. Or, les incidents diplomatiques se sont multipliés entre Canberra et Pékin ces derniers mois, notamment parce que l'Australie a été parmi les premiers à demander une enquête indépendante sur l'origine de l'épidémie de Covid-19.

Elle a aussi banni Huawei du développement de la 5G en Australie. Cette histoire de cerises ferait donc partie d'une série de représailles diplomatiques. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que la Chine vise les exportations australiennes. Début janvier, les médias officiels chinois parlaient aussi d'une "baisse" (réelle ou supposée) de la qualité des cerises australiennes en termes de goût.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.