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Afrique du Sud : le choléra s'installe dans le pays, alerte sur la mauvaise qualité des eaux

L’épidémie de choléra, qui touchait déjà des pays d’Afrique australe balayés en début d’année par le cyclone Freddy comme le Mozambique ou le Malawi, se propage aussi désormais en Afrique du Sud.
Article rédigé par franceinfo - Claire Bargelès
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un hôpital de campagne a été installé près de Hammanskraal, le 31 mai 2023, alors que les responsables de la ville exhortaient les habitants de la zone touchée par le choléra à ne pas boire au robinet. (SHIRAAZ MOHAMED / AFP)

Depuis que le choléra s'est installé à Hammanskraal, au nord de Pretoria en Afrique du Sud, tous les regards se tournent vers les infrastructures sanitaires. La maladie, qui se transmet notamment via des eaux contaminées, a mis en lumière le délabrement du réseau d'épuration au sein de ce township. 

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En attendant les résultats d’une enquête du ministère de l’Eau pour établir la cause exacte de l’épidémie, un hôpital de campagne a été mis sur pied, afin de soulager l'hôpital public. L’accès rapide aux soins est essentiel. La maladie engendre une forte déshydratation. "On m’a appelé pour me dire que ma tante de 67 ans était à l’hôpital à cause de douleurs à l’estomac et de diarrhées, raconte Tumelo. Le lendemain, on nous a appris qu’elle était décédée. La situation est sombre et triste. Nous sommes vraiment très en colère, car les pouvoirs publics ont attendu que des gens meurent pour agir".

40 % des stations d’épuration dans un état critique

Depuis des années, la communauté de Hammanskraal alerte sur la mauvaise qualité des eaux du township. En cause notamment, la station d’épuration locale, qui date des années 70 et aurait besoin de sérieuses rénovations. Un contrat avait pourtant été attribué par la municipalité, mais les travaux n’ont jamais été terminés, mettant une nouvelle fois l’accent sur la mauvaise gestion des fonds publics et les soupçons de corruption.

Et au-delà de Hammanskraal, c’est tout le pays qui est touché. Selon une étude gouvernementale, près de 40 % des stations d’épuration municipales sont dans un état critique. En déplacement la semaine dernière sur les lieux, le président de la République sud-africain a constaté l'ampleur du problème. "L’état de cette usine ne met vraiment pas en confiance quant à la qualité du traitement des eaux qui a lieu ici, a déclaré Cyril Ramaphosa. L’eau relève de la compétence des collectivités locales, qui n’ont pas fait ce qu’elles auraient dû. C’est pourquoi nous en sommes là aujourd’hui."

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Mais en dehors de ce constat présidentiel, le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir, et celui d’opposition, l’Alliance Démocratique, se renvoient la balle sur cette problématique. Ils ont été successivement à la tête de la municipalité ces dix dernières années.

Le problème est aussi représentatif de l’état général des infrastructures publiques. Lors de sa rencontre avec les habitants, Cyril Ramaphosa les a encouragés à faire bouillir l’eau robinet. Les résidents de Hammanskraal lui ont répondu : "Avec quelle électricité ?" Le fournisseur national est, lui aussi, au bord de l’effondrement.

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