Un procureur européen pour combattre les mafias
La commission spéciale
CRIM est présidée par une Italienne, Sonia Alfano, mais son cahier des charges
va bien au delà de la mafia calabraise. Elle veut évaluer l'impact du crime
organisé sur l'économie européenne et combattre la corruption.
Les parlementaires
se sont donnés un an pour appréhender le phénomène. Ils se sont déjà rendus en
Italie et dans les Balkans, ils ont prévu d'entendre de nombreux experts. L'eurodéputée
UMP Véronique Mathieu , qui siège dans cette commission, a déjà constaté que
l'emprise des mafias comme le regard social sur la corruption fluctuent d'un
état à l'autre.
Pour tirer l'Europe
vers le haut, il faut harmoniser les sanctions, harmoniser aussi la formation
des magistrats pour mieux enquêter et punir. Un autre membre de la commission
CRIM, Françoise Castex , plaide pour la mise en place d'un procureur qui aurait
autorité sur tout le continent, en mesure de commanditer des enquêtes
internationales et de les mener. Juges et policiers coopèrent déjà via des
agences comme Eurojust ou Europol, mais, pour cette eurodéputée socialiste,
leurs enquêtes restent encore trop cloisonnées.
La commission doit
aussi entendre des experts de l'OLAF, l'Office européen de lutte antifraude,
qui enquête, lui, sur les fraudes au détriment de l'Union européenne et sur les
affaires de corruption au sein des institutions.
Enfin, pour limiter
les conflits d'intérêt dans la vie politique, Véronique Mathieu prône la
transparence, à l'exemple des eurodéputés, qui publient en ligne en début et
fin de mandat une "déclaration d'intérêts financiers", c'est-à-dire
des indications sur leurs activités hors du Parlement et sur leur patrimoine.
Une déclaration qu'ils remplissent avec plus ou moins de zèle.
La commission CRIM
doit présenter ses conclusions au printemps. On estime que la corruption coûte
dans l'Union européenne 120 milliards d'euros par an, c'est 1% du PIB.
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