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La France à l'impulsion dans les négociations sur les travailleurs détachés

C'est une réunion décisive qui se tient demain lundi 9 décembre à Bruxelles. Les ministres du Travail de l'Union européenne vont tenter de se mettre d'accord sur le dossier sensible des travailleurs détachés. La France dénonce un phénomène généralisé de dumping social sur le continent.
Article rédigé par Anja Vogel
Radio France
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La France va-t-elle réussir à arracher un accord sur le dossier sensible du moment ? Les travailleurs détachés font polémique depuis plusieurs mois en Europe. Pourtant ces salariés européens en mission dans un pays-hôte – mais dont les charges sociales sont acquittées dans le pays d'origine – ont un statut réglementé par une directive européenne de 1996. Mais les fraudes sont légions et la France réclame aujourd'hui des garde-fous.

"La situation est insupportable , s'exclame le ministre du Travail, Michel Sapin. Il faut y mettre un terme ! ". La Pologne est le premier pays du continent à détacher ses travailleurs, qui se retrouvent parfois sous-payés sur des chantiers de l'ouest de l'Europe. Les entreprises qui respectent les règles dénoncent, elles, une distorsion de concurrence. Mais aujourd'hui le gouvernement polonais s'oppose à tout contrôle supplémentaire, comme le Royaume-Uni.  

***"Ce n'est pas seulement l'Est contre l'Ouest"


  • Au mois d'octobre déjà, une rencontre des ministres européens du Travail sur le sujet s'était soldée par un échec. Va-t-il en être autrement pour la réunion du 9 décembre ? La France pourrait lâcher du lest en se contentant de sanctions dans le BTP, le secteur champion du travail détaché.

    Le gouvernement français se cherche surtout des alliés. Un accord a été trouvé avec l'Allemagne. Même la Roumanie et la Bulgarie se rapprochent de la position française : "Ce n'est pas seulement l'Est contre l'Ouest , précise Michel Sapin. Ce sont aussi des pays qui peuvent se rassembler autour de valeurs fondamentales qui font l'Europe ".

    Mais cela pourrait ne pas suffire... En cas d'échec, le dossier sera à nouveau mis sur la table à Bruxelles au sommet des chefs d'États européens des 19 et 20 décembre.

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