"C'est unedemi-victoire, une première transparence" , s'est félicité le professeur Séralini,après la décision prise cette semaine par l'EFSA de publier les données qu'ellea utilisées pour donner son avis favorable à l'autorisation decommercialisation du maïs OGM NK 603. Demi-victoire car cette publication estsoumise à l'accord de Monsanto, mais surtout parce que le chercheur français attendtoujours la publication des données concernant le Roundup , "pesticide leplus utilisé dans le monde, qui pollue nos rivières et nos nappes phréatiques ".80% des OGM ont pour but de lui résister.Donnant – donnantOr, lors du rejetde son étude notamment par l'EFSA qui lui demandait des informationssupplémentaires sur ses travaux, le Pr Séralini avait posé comme préalable quel'EFSA fournisse elle-même les éléments qui avaient permis d'autoriser l'OGM etle pesticide.Lors d'une conférencede presse au Parlement européen, à l'invitation de l'eurodéputée CorinneLepage, le scientifique et son équipe du CRIIGEN (Comité de recherche et d'informationindépendantes sur le génie génétique) sont revenus sur la "campagne dedénigrement " menée après la publication de leur travaux, rappelant qu'ilsn'avaient permis "ni moratoire ni autorisation ", alors que lesdonnées des agences "se copiant les unes les autres avaient servià les autoriser pour des millions voire des milliards de gens, sur des basesridicules ".Mise en danger d'autrui Des conditions d'autorisation de mise sur le marché préoccupantes en termes de santé publique. Pour preuve, cette réponse de la part de l'ANSES (Agence nationale de sécuritésanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail): "Concernantles tests sur le Roundup, il n'y a pas d'exigence dans le dossier d'évaluationdu produit de test de long terme. Il s'agit de tests de toxicité aiguë, sansrésultats d'analyse de sang ", écrit Marc Mortureux, Directeur général del'ANSES. "On nousprend tous pour des cobayes ! Tout cela confine à la mise en danger d'autrui" ,s'indigne Gilles-Eric Séralini.Huissier et plainte en diffamationEn attendant leurpublication, toutes les données brutes du chercheur ont été transmises à unhuissier, présent à la conférence de presse. Par ailleurs le scientifique etson équipe ont annoncé qu'ils allaient porter plainte pour diffamation contre tous ceux qui lesaccusent d'avoir falsifié leurs données, ou d'appartenir à un groupe sectaire.Deux poids, deux mesures"La publicationdes données par l'EFSA va permettre de juger que le maïs NK 603 n'aurait pasété autorisé si on avait appliqué les mêmes critères qu'à l'étude du PrSéralini ", a souligné Corinne Lepage, qui compte parmi les fondateurs duCRIGEN. Elle dénonce le traitement inéquitable dont font l'objet les anti-OGM, "un'deux poids deux mesures' au détriment de la santé des gens ", et demande qu'onréévalue les études qui ont permis la mise sur le marché.