Entre la France et Bruxelles, un "dialogue constructif" pour un "New Deal européen"
C'est une véritable tournée européenne que vient d'entreprendre le ministre de l'Economie de l'industrie et du numérique, Emmanuel Macron, pour présenter à ses partenaires son plan national de réformes, les convaincre que "le cœur de notre stratégie économique et politique, c'est de réformer le pays en profondeur, de manière progressive, sur le plan budgétaire, sur le plan du marché des biens et services, sur le plan du marché du travail pour redresser notre économie et lui donner de la vitalité ".
Mais pour le ministre, "cette action n'a de sens que si elle s'inscrit dans un projet européen. Et ce projet européen à court terme, c'est celui de l'investissement ". Une mise en œuvre rapide du plan Juncker en fera "un levier de relance ", afin de permettre "la reprise en France et dans la zone euro ". Emmanuel Macron appelle cela le "New Deal européen ".
Cette semaine, en marge de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg, il l'a présenté à son président Martin Schulz, aux responsables des groupes politiques, au président de la Banque européenne d'investissement Werner Hoyer et bien sûr au président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Avec son homologue allemand Sigmar Gabriel, il en a profité pour lancer un projet franco-allemand de stratégie numérique, basée sur la création d'un marché unique et l'émergence de "champions européens ".
Le lendemain, à Bruxelles, il avait rendez-vous avec les différents commissaires européens concernés. A commencer par Pierre Moscovici, en charge des affaires économiques, avec qui la France est en négociation permanente sur sa stratégie budgétaire et son déficit public. Bruxelles et la France sont dans un "dialogue constructif " sur les efforts et les réformes structurels à mener, assure le commissaire, qui réfute néanmoins toute volonté de "faire de l'intrusion ", en dictant des mesures précises comme le faisait la Commission Barroso.
Un plan de réformes pour échapper à des risques de sanction s
Le plan de réformes d'Emmanuel Macron devrait permettre à la France d'échapper une nouvelle fois à des risques de sanctions européennes, pour la deuxième fois depuis le début de l'année, après avoir obtenu un délai supplémentaire de deux ans jusqu'en 2017, pour ramener le déficit budgétaire à moins de 3%. Nouveau test mardi 5 mai avec la présentation des prévisions économiques de printemps et verdict à la mi-mai, lorsque la Commission fera ses recommandations.
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