Du nonisme à l'action pour l'Europe
L'exercice du
pouvoir est une tâche noble et souvent complexe, qui admet que l'on puisse voir
ses positions évoluer. Pourtant Bernard Cazeneuve affirme ne pas avoir changé.
Il est simplement passé de l'autre côté. Celui qui, en 2005, a voté non au Traité
constitutionnel dit avoir toujours les mêmes convictions, la même "fibre " et la même "passion de l'Europe ".
Le "soutier" au service de l'Union
Sauf qu'aujourd'hui il n'est plus dans l'opposition,
mais aux affaires. Membre d'un gouvernement au sein duquel il emploie toute son énergie et
toute sa passion à mettre ses convictions en œuvre. En "soutier ", dit-il, de l'Union
européenne. Au service de François Hollande, des Français et surtout
d'une Europe plus solidaire.
"L'Europe ne peut
pas rassembler derrrière elle les peuples si elle ne porte pas une ambition
sociale " insiste Bernard Cazeneuve, qui reconnaît qu'il y a encore beaucoup de
travail à réaliser. Mais il considère que des progrès ont déjà été accomplis, et cite les premières étapes que constituent à ses yeux l'union bancaire,
le plan de croissance de 120 milliards d'euros, ou encore la bataille qu'il mène aux côtés du président de la République pour un budget européen 2014-2020 "de croissance et de solidarité ".
2014, des élections européennes cruciales
Pour Bernard
Cazeneuve, "2013 doit être à la fois l'année des réponses approfondies à la
crise, en matière d'union bancaire, d'initiatives de croissance, et en même
temps celle du grand débat sur l'avenir de l'Union européenne, dans la
perspective des élections européennes de 2014 ".
C'est cela l'enjeu du scrutin. Un débat résolument européen qui ne doit pas être parasité par des contingences et des rivalités nationales. C'est probablement la seule manière d'inverser la tendance de
l'abstentionnisme et du divorce avec les citoyens
jusque-là réticents.
Responsabiliser les politiques et mobiliser les citoyens
Mais Bernard
Cazeneuve en appelle surtout à
tous ceux qui ont une responsabilité politique, députés européens, membres du
gouvernement, élus locaux. Il les invite à prendre leur bâton de pèlerin (comme lui-même l'a fait dès sa nomination, et avec une conviction dont peu de ses prédecesseurs avaient fait preuve jusque là), pour "convaincre que l'Europe dans la crise n'est pas un problème, mais une solution ". Afin de faire en sorte "que les années
qui viennent ne soient pas des années d'euro-hostilité, d'euro-scepticisme, mais
d'euro-enthousiasme ".
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