Un écrivain plaide pour inscrire les nuages au patrimoine mondial de l'Unesco

Mathieu Simonet est déjà à l'origine de la journée internationale des nuages, il souhaite en faire des intouchables, alors que de nombreux projets de "géo ingénierie" sont sur la table.
Article rédigé par franceinfo, Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
la Commission européenne met en garde contre les techniques de géoingénierie visant à modifier le climat (photo d'illustration, le 7 mars 2024). (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

Qu'ils soient Cirrus, Stratus ou Cumulus, de Verlaine à Baudelaire en passant par Paul Éluard, depuis des siècles les nuages invitent les humains à la poésie et à la rêverie. Mais dans un monde qui se réchauffe et qui s’assèche, les nuages ne sont plus seulement, et même de moins en moins, l’objet de rimes, de vers et de métaphores, mais de plus en plus un enjeu vital. Alors qu'un peu partout la guerre de l’eau a débuté, leurs gouttelettes de pluie se retrouvent au cœur des convoitises.

D’où l’initiative d’un écrivain, Mathieu Simonet, déjà à l'origine de la création de la journée internationale des nuages, le 29 mars, et qui a plaidé durant cette même semaine de mars auprès des députés et des sénateurs pour que les nuages soient inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco. Cet écrivain voudrait faire des nuages des intouchables. Pour empêcher les humains, de jouer aux apprentis sorciers en les manipulant, pour les faire pleurer, dans le seul but, face aux risques de sécheresse, de récupérer leurs larmes.

Les projets pour modifier le climat

De nombreux projets dits de "géoingénierie" sont en effet sur la table. L'organisation météorologique mondiale en recense des dizaines, dont le but est de modifier le climat, plutôt que de l’empêcher de dérailler. En injectant, par exemple, des particules de soufre dans l’atmosphère pour bloquer les rayons du soleil, ou de l’iodure d’argent dans les nuages pour les faire pleuvoir, une technique déjà utilisée, aux États-Unis et en Chine. Mais alors que l’organisation météorologique mondiale recense des dizaines de projets du genre, l’envoi, depuis des avions, d’agents chimiques dans le ciel ne serait pas sans conséquences, car en retombant sur terre ils finiraient inexorablement par s'accumuler dans les sols. D’ailleurs la Commission européenne elle-même met en garde contre ces techniques de géoingénierie au "niveau de risque inacceptable".

Alors puisque les nuages ne méritent vraiment pas qu'on les fasse pleurer, pourquoi pas les inscrire au patrimoine mondial de l’Unesco, qui rassemble tous les biens culturels et naturels représentant un intérêt exceptionnel pour l’héritage commun de l’humanité. L’humanité à qui chaque jour il suffit de lever les yeux pour se souvenir, en apercevant les éphémères nuages, de l’impermanence de toutes choses. 

 

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