"Drag Race France" : Keiona gagnante de l'émission en une du magazine "Elle", une première pour une drag queen noire

Keiona, reine des drag queens, grande gagnante de la deuxième saison de Drag Race France, fait la une du magazine "Elle", qui sort en kiosque jeudi 28 septembre. Une couverture qui restera dans l'histoire de l'inclusion des "drags".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Keiona, drag-queen. (FRED DUGIT / MAXPPP)

Du haut de son 1,87 m, Keiona réalise un rêve en faisant la une du nouveau numéro du magazine ELLE sorti jeudi 28 septembre. Après Brigitte Bardot et Catherine Deneuve, une drag queen noire en couverture du célèbre hebdomadaire est une première dans l’histoire du magazine et qui restera dans l’histoire.

Si elle a déjà remporté le concours de Drag Race France sur France Télévisions il y a deux semaines, faire la une d’un magazine, écoulé à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires, une institution dans la presse magazine, était un rêve lointain qu'elle n’imaginait pas possible. Quand elle a découvert la double couverture mardi soir, sur la scène d’un théâtre parisien, elle est restée sans voix et a fondu en larmes. Être en couverture de Elle veut dire que les drag queens existent et ont leur place dans la société. 

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Du collège militaire au "voguing"

Dans la longue interview du magazine, elle raconte son parcours. À 31 ans, Keiona, Kevin dans le civil, est né à Paris et a grandi dans l’Essonne. Après avoir étudié dans un collège militaire, elle a découvert l’univers des drag queens en même temps que le "voguing", cette danse caractérisée par la pose mannequin et née dans les années 1970 dans la communauté trans et gay. Elle raconte aussi comment est né le double "drag" de Kevin, d’abord Keiona Mitchell, puis Keiona tout court. Beyoncé avait décidé d’abandonner le Knowles, il lui paraissait tout à fait approprié d’abandonner le Mitchell.

Comme Beyoncé, elle voulait être star, et la voilà devenue Superstar, comme c’est écrit en une de ELLE. Ses parents ne sont pas d'accord pas, mais c’est "leur problème", pas le sien. Elle avance et continue la lutte, contre les haters, contre l’homophobie qui tue encore. Cet été aux États-Unis un danseur a été assassiné dans une station essence.

La haine de l’autre, alors qu’il y a de la place "pour tous", clame-t-elle, pour une reine et même plusieurs reines, et pour des rois, des queens et des drags, des homos, des lesbiennes et des trans. Pour continuer à porter ce message, Keiona a l'intention de continuer à se "starifier".

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