Cet article date de plus d'un an.

Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir sur la pénurie de dentistes qui persiste en France

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.
Article rédigé par franceinfo, Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une dentiste s'occupe d'une patiente à Bailleul (Nord), le 6 septembre 2013. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Dans le département du Lot, l’ouverture d’un nouveau centre dentaire a viré à la foire d’empoigne. Dans ce département qui ne compte que 58 dentistes pour 100 000 habitants, le tout nouveau centre a reçu jusqu’à 1 000 appels par jour. Les dentistes ont été obligés d’appeler la police pour refouler des patients le jour de l’ouverture. Depuis, la porte est fermée à clé.

>> Fraude à l'Assurance-maladie : trois nouveaux centres de santé des Hauts-de-Seine vont être déconventionnés

La pénurie de dentistes est aussi un problème dans les Hauts-de-France, la quatrième région la plus peuplée de France, où il n'y a que 43 professionnels pour 100 000 habitants. En Bretagne, sept communes sur dix n’ont pas de dentistes. Partout en France, des communes rurales, mais aussi des villes moyennes sont concernées. Le gouvernement vient de créer un nouveau métier, les assistants dentaires de niveau 2 qui sont censés faire gagner du temps aux dentistes, mais ces assistants ne seront pas opérationnels avant au moins cinq ans. Quant aux nouveaux centres de formations dans les zones les plus sous dotées, ils ne règlent pas le problème du nombre total de dentistes formés en France.

Le nombre de dentistes reste stable en France

Depuis des décennies, la France compte 40 000 dentistes alors que la population ne cesse d'augmenter. La moitié des nouveaux dentistes comptabilisés chaque année arrive d'autres pays européens, d'Espagne, du Portugal, de Roumanie. Si le numerus clausus a été supprimé, les facultés françaises manquent de moyens pour acheter le matériel nécessaire pour former davantage d’étudiants. La profession négocie en ce moment, comme tous les cinq ans, sa convention avec la sécurité sociale. Au menu des discussions, il y a peut-être des aides supplémentaires pour les jeunes praticiens et les étudiants qui acceptent de s'installer dans une zone sous-dotée.

Comment leur donner envie de s'implanter, dans la durée, dans ces régions entières désertées par les services publics, les boulangeries, les bureaux de poste, les écoles et sans travail pour les conjoints ? C'est un problème auquel n'arrivent pas à répondre les gouvernements successifs. Créer de nouvelles incitations financières, sans régler l'aménagement du territoire, c'est une demi-solution. Tant que le problème ne sera pas traité à la racine, les patients n'auront pas de véritables solutions. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.