Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir du Concorde, qui fête le 20ème anniversaire de son dernier vol
C'est ce qu'on appelle un non-anniversaire. Il y a 20 ans, jour pour jour, le 30 mai 2003, le Concorde effectuait son dernier voyage à plus de 2 500 km/h. Symbole du "made in franco-britannique", avec son aile delta et son nez en piqué, le Concorde était un véritable miracle technologique limité à 20 exemplaires.
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Les passagers étaient prêts à débourser 10 000 dollars pour un billet, et avaient pris l’habitude d’atterrir à New York avant l’heure à laquelle ils étaient partis de Paris, nourrissant l’illusion de remonter le temps. Depuis sa disparition, peu de temps après le tragique accident de Gonesse, aucun avion n’a réussi à l'égaler.
"Low-boom"
D'ailleurs, avant même cet accident, son sort était scellé : si, pendant près de 30 ans, l'engin a filé à la vitesse d'une balle de fusil au-dessus de l'Atlantique, il n'a jamais vraiment été rentable, confiné à certaines liaisons au-dessus des océans pour protéger les habitants du "bang" supersonique, à la fin de sa vie, l'avion était devenu totalement déficitaire en raison de sa délirante consommation de carburant. Le constructeur avait même déjà envoyé les plans à la benne. La fin d’un symbole pour une génération qui rêvait de vitesse, d'espace, de technologie, de "progrès" et d'abolition des distances entre les humains.
Ce qui n'empêche pas certains de vouloir imiter encore aujourd’hui le rêve du vol supersonique. Ainsi, aux Etats-Unis, plusieurs start-ups assurent travailler au lancement de l'héritier du Concorde, notamment un avion supersonique, dit "low-boom". Il permettrait d'atteindre une vitesse supersonique sans générer de détonation. La compagnie American Airlines a même annoncé avoir commandé une vingtaine d'exemplaires, pour une mise en service en 2029, alimenté à 100% par du carburant "vert" à base d'huile usagée, de CO2 capturé et d'hydrogène vert.
Reste que l'Académie française de l'air et de l'espace a plutôt estimé que, techniquement, ces projets initiés par des entreprises sans aucun passé industriel avaient de fortes chances de se crasher. Mais au fond, qu’importe : ce dont rêve la nouvelle génération, c’est sans doute moins de ressusciter un seul bel oiseau blanc que de sauver les centaines de millions d’autres - à plumes cette fois - qui disparaissent à une vitesse supersonique.
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