Transparence : au coeur du modèle suédois
A Stockholm vous croiserez le ministre de l'Economie sur son vélo ou celui de la Justice dans la queue du supermarché. L'illustration même de la proximité à la suédoise ! "Ici, les politiques doivent être proches du peuple " explique Martin Ådahl le numéro 3 du parti centriste de la coalition gouvernementale "tout simplement parce qu'ils le représentent !"
Les Suédois rejettent l'aristocratie politique, détstent la hiérarchie, le tutoiement est de rigueur. Aucune école spécifique ne forme les élites politiques.
Pas de dorures. Les ministères sont discrètement implantés dans les immeubles de la ville, pas de restaurant quand on peut déjeuner à la cantine du gouvernement, pas d'appartement de fonction sauf pour le Premier ministre. Une simplicité normale pour Ann, médecin et mère de famille : "Les hommes politiques doivent vivre simplement et être accessibles. Ils doivent comprendre notre quotidien. Les Suédois détestent ceux qui se sentent plus importants que les autres ".
Le devoir de transparence inscrit dans la constitution
La simplicité va de paire ici avec la transparence inscrite dans la constitution depuis 250 ans. Toutes les notes de frais, les salaires des élus, leur feuille d'imposition sont publiques, consultables par n'importe quel citoyen à l'exception des documents ayant trait à la sécurité du pays.
"La Suède a remis la transparence au goût du jour après les scandales qui ont secoué le monde politique dans les années 70 ", explique Olof Ehrenkrona, le chef de cabinet du ministre des affaires étrangères. Les nouvelles règles édictées ont assaini la vie politique suédoise.
Seulement, les Suédois ont parfois payé très cher cette transparence et cette proximité. En l'espace de 15 ans, deux de leurs ministres ont été assassinés en pleine rue.
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