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Les petits hôpitaux publics peinent à recruter

France Info s'est installé au CHU de Rennes, un des plus gros de France, qui ne connait pas de problème de recrutement. Innovant, l'hôpital attire, notamment les internes. Mais en conséquence, les petits hôpitaux publics autour, éloignés de la ville, souffrent eux de la pénurie de médecins. Ils ont alors recours aux intérimaires, et cela coûte une fortune. C'est le cas à Fougères.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Fougères, à une
cinquantaine de kilomètres de Rennes, entre 20 et 25.000 habitants, de jolies
petites maisons en pierre, des rues très calmes, et un hôpital. Fraîchement
rénové, sauf que depuis des années, le directeur Patrice Ablain cherche en vain trois anesthésistes.

"Nous n'avons pas de candidat ", affirme-t-il. Du coup, il fait
appel à une société d'intérim. "Nous avons une petite dizaine de médecins que
nous connaissons très bien et qui viennent régulièrement
", explique-t-il.

Un intérimaire coûte 1.400 euros par
jour

Le principal
inconvénient : le budget que cela impose. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : "U n
médecin intérimaire coûte exactement à l'hôpital 1.400 euros pour 24
heures
". Ainsi Patrice Ablain calcule que si tous les postes vacants étaient
pourvus par des titulaires, son hôpital économiserait un million
d'euros.

Parmi ces intérimaires
anesthésistes-réanimateurs à l'hôpital de Fougères, le docteur Johannes Anton.
Il travaille environ une semaine tous les deux mois là-bas. "Pas pour l'argent ",  assure-t-il sans vouloir nous dire combien il touche par jour.

Le docteur assure
que son métier est très exposé au stress et que garder une part de son activité
en intérim lui permet de souffler. "On bouge, on voit de nouvelles têtes,
cela me protège vraiment de l'épuisement professionnel et je garde le plaisir
d'exercer
", explique-t-il.

La solution : partager des médecins avec le CHU de Rennes

Des intérimaires dont le travail est tout à fait
satisfaisant, répète le directeur de l'hôpital. Mais il faut trouver un autre fonctionnement, dit-il. Et le meilleur d'après lui reste de
partager des médecins titulaires avec le CHU de Rennes.

C'est déjà le cas pour une poignée de
spécialistes, urologue, pédiatre, gastroentérologue par exemple, ils passent une
partie de leur semaine à Rennes, l'autre à Fougères. "La solution de l'avenir ", pour le directeur du petit hôpital.

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