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La finance, toujours un "adversaire" ?

Il y a un peu plus d'un an le candidat Hollande disait vouloir faire de la finance son "adversaire". Dans leurs cabinets, les gestionnaires de patrimoine annemassiens voient aujourd'hui défiler des clients inquiets, souvent dans l'attentisme. Tous les plus hauts revenus ne se plaignent toutefois pas d'un "massacre fiscal".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Attablé à la terrasse d'un bar-lounge du centre-ville,
bouteille renversée dans le seau à champagne, Jean-Marie Delarue fête
l'anniversaire de son fils. PDG d'un groupe d'agences immobilières, le
quadragénaire va voir l'imposition annuelle de son foyer passer de 10.000 à
12.000 euros cette année. Mais il a le sourire. "*Je suis peut-être le seul,
mais je suis plutôt agréablement surpris par la politique du gouvernement",

  • confesse ce patron de centre-droit. "Il y a un élan, je suis le mouvement avec
    beaucoup de plaisir
    ."

Isolé, Jean-Marie Delarue semble l'être, si l'on en croit
les gestionnaires de patrimoines annemassiens. A deux pas de la riche Genève,
les cabinets de conseils financiers ne manquent pas dans cette ville-frontière.  "Les clients sont inquiets, dans l'attentisme ", raconte un jeune intermédiaire
en relations bancaires et financières, qui préfère rester anonyme. "Ils disent
attendre 2017 et un changement de majorité
". Parmi les mesures qui freinent les
transactions, l'allongement à 30 ans du délai d'exonération fiscale des
plus-values immobilières ou encore l'abaissement de 159.325 à 100.000 euros de
l'abattement sur les donations.

"C'est un massacre fiscal ", tempête François Vigny,
fondateur à la retraite d'un important cabinet d'assurance et conseiller
municipal UMP. Réforme de l'ISF, nouvelle tranche marginale de l'impôt sur le
revenu, il va devoir, dit-il, verser à l'Etat plus de 10.000 euros
supplémentaires cette année. "La France qui réussit est montrée du doigt ", regrette-t-il.

Face à ce nouvel environnement, certains patrimoines
conséquents sont tentés par un départ à l'étranger. "Pas que tentés ", précise
le jeune conseiller financier qui tient à sa discrétion. En un an, quatre de ses
clients sont partis à l'étranger. Des expatriations qui coûtent plus en
honoraires qu'en impôt de sortie. "Il n'y a d'intérêt à quitter la France,
explique-t-il, qu'à partir d'un patrimoine de 10 millions
d'euros
".

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