De la bille au capuchon, des stylos made in France
Au milieu des champs, et des arbres
à Marne-la-vallée, on découvre, presque cachée, une usine immense. C'est l'un des cinq sites de production
français du groupe Bic. Chaque jour, deux millions de stylos et deux tonnes et
demi d'encre sortent d'ici. L'usine de 28.000 mètres carré est divisée
en trois ateliers : d'un côté les cuves d'encre, la chimie, de l'autre, la
fabrication de la partie plastique du stylo, et enfin, la partie métallique.
"Nous avons des machines par
centaines : certaines produisent les pointes en métal, d'autres les billes de
toutes tailles. Et puis, nous avons les machines qui font l'assemblage ensuite "
explique Emmanuel Barthélémy, le responsable du site où près de 200 salariés
travaillent en trois-huit.
Dans les trousses du monde entier
Plus de la moitié des stylos de la
marque sont fabriqués en France, alors que l'Hexagone ne représente que 8 % des
ventes. Autant dire que les stylos qui
sortent de ces chaines de production de Marne-la-Vallée vont finir dans les
trousses d'écoliers de toute la planète.
"On fournit des dizaines et
des dizaines de pays différents. Alors forcément, on doit s'adapter à ces
différents marchés. Les goûts mais surtout les besoins d'écriture varient. Pour
envoyer dans les pays chauds et humides, on choisit une encre moins liquide. En
Asie, les consommateurs préfèrent les pointes très fines. Le stylo a l'air
d'être issu d'une production assez simple, mais en réalité elle nécessite une
importante technicité et il prendre en compte énormément de paramètres pour
satisfaire les clients ", confie Benoît Marotte, directeur général de
l'activité "Ecriture".
Une
chaîne de production "top secrète"
Parmi les succès internationaux de
la marque, il y a l'indémodable stylo à 4 couleurs. Les
journalistes ne peuvent accéder à sa chaîne de production que s'ils ne prennent
aucune image. Le savoir-faire de la marque sur ce produit est précieux et gardé
secret. Les responsables souhaitent éviter que les concurrents y accèdent. On
découvre donc un savoir-faire important, mais finalement peu de main d'œuvre.
Et c'est le cas dans la majeure
partie de l'usine où l'on voit des machines produire quasi seule et à grande
vitesse des stylos par milliers. Dans l'atelier du "4 couleurs", deux
ouvriers seulement. Le plus âgé explique que sa mission est seulement "d'ajuster
les machines ". "Quand tout se passe bien, je n'ai pas grand
chose à faire. Dans la journée, finalement je n'interviens qu'en cas de
problème, et il y en a peu " explique-t-il. C'est le secret pour ne pas
avoir à délocaliser : une importante automatisation.
"Made
in France"
Autre secret : le faible recours aux
sous-traitants. La marque reçoit les matières premières et fabrique le stylo de
A à Z. Elle fabrique même ses propres machines.
"Avoir une production intégrée, cela a toujours été le souhaite
des responsables de l'entreprise. C'est toujours dans l'esprit de la famille
Bic, héritière du baron Marcel Bic fondateur de la marque ", commente
Benoît Marotte.
Une famille qui reste actionnaire
principale et qui se réjouit que cinq des usines du groupe soient toujours
implantées dans l'hexagone : à Marne-la-vallée donc, mais aussi à Vannes,
Boulogne-sur-Mer et Mulhouse. Au total elles comptent 1800 salariés qui
fabriquent également feutres, crayons, briquets et rasoirs.
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