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Cinéma week-end. Lars Kraume et les Allemagnes des années 50

Avec "La révolution silencieuse" le réalisateur allemand Lars Kraume poursuit son travail sur la décennie du déni, d'ouest en est.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
"La Révolution silencieuse", de Lars Kraume. (PYRAMIDE DISTRIBUTION)

Le film La révolution silencieuse de l'allemand Lars Kraume est consacré à un épisode méconnu de l'histoire de l'ex-RDA.

République démocratique d’Allemagne 1956

Cinq ans avant la construction du mur de Berlin, des lycéens qui s'apprêtent à passer leur bac, privilège pour l'époque, suivent clandestinement à la radio le soulèvement en Hongrie contre l'hégémonie soviétique. Avec l'audace de leur jeunesse, ils observent en classe une minute de silence en mémoire des victimes, un culot qui va bouleverser leurs vies.

Leur professeur d'histoire est scandalisé par cette attitude rebelle, le proviseur voudrait étouffer l'affaire, mais des communistes zélés préviennent les autorités et aussi ridicule que cela puisse paraître aujourd'hui, le ministre de l'éducation en personne se déplace dans cette petite ville pour exiger les noms des meneurs.

Dans l'ex-RDA il était évident que les nazis étaient à l'ouest

Lars Kraume

Inspiré d'une histoire vraie, le film, très classique dans sa forme mais porté par la belle énergie des jeunes acteurs, raconte une histoire finalement universelle, celle d'un idéalisme naissant, d'une solidarité héroïque. Dans son film précédent, Fritz Bauer, un héros allemand, Lars Kraume s'intéressait déjà à la même période, mais à l'ouest, quand son pays voulait trop vite tourner la page du nazisme.

Dans La révolution silencieuse aussi il est question de ce lourd passé, et en fait, nous dit Lars Kraume, à l'est comme à l'ouest, l'Allemagne voulait oublier.      

 Le 71e festival de Cannes débute mardi 8 mai

Cannes 2018 du 8 au 19 mai : 71e édition du célèbre festival. 50 ans après mai 68, année sans festival, pour cause d' "événements", on fête la naissance d'un autre festival, rebelle à l'époque : La Quinzaine des Réalisateurs.  

Cette année-là les pavés volent dans les rues de Paris et sur la croisette, Truffaut, Godard, Berri, Polanski et d'autres tiennent eux-aussi des assemblées générales qui auront raison du 21e festival de Cannes, annulé au bout de 9 jours. Fort de cette bataille les cinéastes en conflit avec l'institution créent l'année suivante leur propre festival, La Quinzaine des Réalisateurs, avec pour ambition de faire découvrir des films venus du monde entier.

Nous, on essaie de garder la flamme mais ce n'est pas si facile que ça. À l'époque, les cinéastes voulaient changer le cinéma et le monde, visiblement ils n'ont pas réussi, le monde a changé, mais pas dans le sens qu'ils souhaitaient

Edouard Waintrop

C'est à la Quinzaine qu'on a vu pour la première fois Steven Spielberg, les frères Dardenne, Kenn Loach et un certain Martin Scorsese qui viendra recevoir le Carrosse d'or, prix honorifique pour cinéaste hors norme.

Quinzaine des réalisateurs, Cannes 2018 (WILLIAM KLEIN)

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