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Cinéma week-end. "Jusqu'à la garde", un film sur les violences conjugales

La forme et le fond de "Jusqu’à la garde" de Xavier Legrand en font un film qui ne laissera personne insensible.

Article rédigé par franceinfo, Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Jusqu'à la garde (HAUT ET COURT)

Jusqu'à la garde, le nouvel opus de Xavier Legrand nous parle de violences conjugales. Il nous raconte comment une mère accuse son ex-mari de violences et demande la garde exclusive de leur fils âgé de 12 ans. Mais une juge estime les droits du père bafoués et lui accorde une garde partagée.  

Scenario qui n'a rien a priori pour faire un film spectaculaire, et pourtant, Xavier Legrand a construit un véritable thriller.   

Autre film français sur un sujet proche, Revenge

Revenge est un film de genre signé par une jeune réalisatrice, Coralie Fargeat.  Viol et vengeance et de la victime : Tarentino s’est fait connaître avec ce thème.  Coralie Fargeat avec Revenge en adopte tous les codes en forçant même beaucoup sur l'hémoglobine et sur la bassesse des hommes à punir.  

Mais le propos ne manquera pas d’interpeller dans le contexte actuel. Sauf que dans Revenge la jeune femme violée ne balance pas son porc, elle le découpe quasiment en morceaux. Et la proie devient prédatrice. Il n’y a guère d’autre enseignement à tirer de ce film. 

Stronger est l'un des deux films américains de la semaine à nous parler de terrorisme

Ou plus précisément deux films qui nous parlent du courage, voire de l'héroïsme de citoyens lambda face au terrorisme. Stronger de David Gordon Green retrace la reconstruction d'un jeune homme amputé des deux jambes après l'attentat, lors du marathon de Boston en 2013. Le film est tiré du récit de cet homme, Jeff Bauman.   

Dans son film, le réalisateur américain raconte son parcours dramatique et comment cet homme est devenu la fierté de Boston. Et David Gordon Green ne nous épargne rien des difficultés sociales d'un héros qui n'a rien de glamour. D'un héros qui n'a surtout pas envie de l'être. Rarement on a été ainsi embarqué si près des conséquences humaines d'un attentat terroriste, au plus près de la vie intime de ce Jeff Bauman, joué par Jake Gyllenhaal.  

Le 15h17 pour Paris de Clint Eastwood  

Le film nous raconte l'histoire de cet attentat avorté grâce à l’intervention de six hommes passagers d'un Thalys en août 2015. Trois d'entre eux ont accepté de jouer leur propre rôle dans ce film. Mais le train de Clint Eastwood semble dérailler. Le propos est douteux, voire rudimentaire. Le parcours de ces héros anonymes n'a aucun relief. Son film est ennuyeux, sauf les quelques petites minutes de l’attaque dans le train.    

Enfin on ne peut passer sous silence cette semaine la réédition d'un film sorti en 1981 : Roar de Noel Marshall ressort en copie restaurée grâce au distributeur Carlotta. Film culte souvent présenté comme le film au tournage le plus dangereux de l’histoire du cinéma. Ce qui est vrai.

Réédition de Roar de Noel Marshall

Le projet est né à la fin des années 1960 lorsque le couple de cinéma, Noel Marshall/Tippi Hedren, se rend en Afrique pour un tournage. Le futur producteur de L’Exorciste et la star hitchcockienne des Oiseaux tombent amoureux des grands fauves et décident de constituer leur propre "élevage" dans leur ranch.  Ils accueillent ainsi une centaine d’animaux vaguement apprivoisés - des tigres, des lions, des guépards - qui vivent en totale liberté auprès du couple et de leur famille.

C’est dans ce ranch que sera tourné l’essentiel de Roar, film totalement extravagant. L'histoire est secondaire et le film vaut surtout pour ces scènes incroyables où l'on voit des dizaines de fauves sauter, courir, mordre, donner des coups de pattes, léchouiller comme de gros chats Noel Marshall, Tippi Heddren ou sa fille, Melanie Griffith.    

Au box-office  

Très bon démarrage mercredi de Cinquante nuances plus claires de James Foley avec 295 516 entrées dans 700 salles. Et puis Les Tuches 3, le film d’Oliver Baroux, sorti la semaine précédente, a déjà attiré plus de 2 200 000 spectateurs en une semaine. Ce n'est pas un record mais c'est la 11e meilleure première semaine d’un film dans le classement de tous les temps, au box-office français.    

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