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Cinéma week-end. "Jeeg Robot", super-héros spaghetti et transgenre

Un super-héros italien, un film catastrophe coréen et un jeune homme en quête d'identité au sommaire de cette semaine.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
On l'appelle Jeeg Robot (Nour Films)

Comment revisiter le genre du film de super-héros quand on n'est pas américain et fauché, c'est le pari réussi de On l'appelle Jeeg Robot.

Ce qui me plait le plus c'est que des gens très différents me disent que c'est une belle histoire d'amour

Gabriele Mainfredi

Gabriele Mainetti est italien, c'est son premier film

Le cinéaste n'a pas signé chez Marvel, faisant des contraintes un atout, il offre un film transgenre. A Rome, un petit caïd à peine sorti de prison finit une course poursuite avec la police dans les eaux troubles du Tibre où un liquide ultra-toxique lui donne une force surhumaine. Avant de réaliser qu'il a des pouvoirs de super-héros, il a tout de l'anti-héros, misanthrope qui cherche avant tout à éviter de retomber dans les embrouilles.

Chronique sociale sur fond de mafia dans la banlieue romaine, le film fait des clins d'oeil à la série b, au western spaghetti, les effets spéciaux sont dignes d'un court métrage amateur et si on s'attache à ce Jeeg Robot, allusion aux mangas qui ont envahi l'Italie dans les années 90, c'est aussi grâce au talent de Claudio Santamaria dans le rôle principal, et d'Ilenia Pastorelli dans la peau d'une jeune fille perdue, totalement déconnectée de la réalité, elle confond la vraie vie et un manga. Gabriele Maineti a lui-même été surpris d'avoir réalisé une très belle histoire d'amour.

Le film franceinfo de la semaine vient de Corée du Sud

La Corée du Sud où le mélange des genres est là, pour le coup, une tradition nationale. Tunnel de Kim-Seon-Hun est à la fois un film catastrophe, un automobiliste est enseveli sous un tunnel qui s'effondre, une satire burlesque des médias, un film politique sur la corruption et un mélodrame.

La société coréenne doit maintenant réapprendre les vraies valeurs

Kim Seon Hun

Véritable phénomène en Corée où il s'est classé deuxième film de l'année 2016 en nombre d'entrées en salles, Tunnel fait partie de ces films coréens qui en disent long sur l'évolution très rapide de ce pays, qui en rattrapant en quelques décennies seulement son retard sur les pays développés, en avait oublié le sens des valeurs. C'est comme si toute la société coréenne, en assistant au sauvetage d'un seul homme pris sous les décombres d'un tunnel, se regardait dans un miroir, Kim-Seon-Hun.

De toutes mes forces de Chad Chenouga

Chad Chenouga avait disparu des radars depuis 2001 et la sortie de son très autobiographique premier film 17, rue bleue. Il revient 16 ans après, avec De toutes mes forces en puisant encore dans son histoire personnelle.

Un adolescent franco-algérien se retrouve en foyer à la mort tragique de sa mère, mais poursuit ses études dans son lycée parisien où il ne dit rien de ses déboires. Partagé entre deux mondes qui s'ignorent, il tente de survivre, écartelé entre un milieu bourgeois bien pensant, et la fureur de vivre souvent violente des gamins qu'il retrouve le soir en banlieue. Pour Yolande Moreau, en éducatrice, pour la découverte du troublant Khaled Alouach et la pugnacité du réalisateur à revenir après une si longue absence, De toutes mes forces vaut le détour.

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