Cinéma week-end. "Ibrahim", les débuts prometteurs de Samir Guesmi, réalisateur
Pour son premier film derrière la caméra, l'acteur offre un récit tendre sur les rapports père-fils.
Samir Guesmi trimballe sa longue silhouette et son sourire enfantin dans le cinéma français depuis 30 ans, des Nuits fauves de Cyril Collard en 1992, jusqu'à Camille redouble de Noémie Lvovsky et L'effet aquatique de Solveig Anspach, il a imposé la justesse de son jeu, Ibrahim est son premier film comme réalisateur.
Samir Guesmi présent des deux côtés de la caméra, il est Ahmed, écailler dans une brasserie parisienne, père célibataire d'Ibrahim, ado en mal de repères qui glisse maladroitement dans la petite délinquance.
Plus Abdel était silencieux, plus il m'intéressait pour jouer Ibrahim.
Samir Guesmi
De cette relation père-fils conflictuelle, plombée par un silence récurent, Samir Guesmi tisse un récit convaincant, tendre mais sans pathos, il sait filmer l'absence de mots. Ibrahim, l'étonnant acteur non professionnel Abdel Bendaher est aussi touchant que tête à claques, Samir Guesmi l'a trouvé quelques semaines seulement avant le début du tournage.
Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh
En 2019, la cité Gagarine à Ivry-sur-Seine jugée vétuste est détruite, avec elle s'effondrent les vestiges de l'utopie ouvrière des années 60 quand HLM rimait avec progrès social dans les banlieues rouges qui entouraient Paris.
Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh raconte, entre réalisme et onirisme, les derniers moments de ce grand ensemble, inauguré en 1963 par Youri Gagarine, le célèbre cosmonaute soviétique.
Nous avons cherché l'équilibre entre réalisme et onirisme.
Jérémy Trouilh
Youri, 16 ans, le bien nommé, a grandi à Gagarine, où il vit seul depuis que sa mère l'a abandonné. Il refuse la démolition de la cité, rêve comme son héros d'espace et se construit dans les appartements vides une réplique de vaisseau spatial. Avec des anciens habitants et des acteurs professionnels, les deux réalisateurs racontent le brassage des communautés, les solidarités, loin des clichés sur la banlieue.
Indes galantes de Philippe Béziat
Le dcumentariste a suivi une prise de la Bastille qui a bien secoué le milieu conservateur de l'opéra. En 2019, Les indes galantes de Rameau est monté à l'Opéra de Paris dans une production qui fera date, le metteur en scène Clément Cogitore et la chorégraphe Bintou Dembélé invitent sur scène 30 jeunes danseurs de hip-hop, krump, voguing.
La greffe des danses urbaines sur le chef-d'œuvre du classicisme français du XVIIIe siècle prend à merveille, le documentaire illustre une très belle rencontre artistique et humaine entre deux mondes, en apparence si lointains.
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