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Cinéma week-end. "Cuban Network" : Le cinéaste Olivier Assayas au pays des espions

Le réalisateur et scénariste français Olivier Assayas, adepte des expériences, ressuscite un épisode cocasse de l'histoire de Cuba.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Penélope Cruz dans "Cuban Network" d'Olivier Assayas (RONIN NOVOA WONG)

Ce n'est pas la première fois que le réalisateur d'Après mai et de Carlos, dont il retrouve l'acteur principal, Edgar Ramirez, traite un sujet historique, mais là, il prend un plaisir évident à succomber au genre.

Début des années 90, alors que la guerre froide touche à sa fin, des Cubains fuient leur île natale pour Miami, où ils infiltrent les réseaux anticastristes. La dissimulation, le mensonge, les missions aériennes entre Cuba et la Floride, Assayas prend des accents hollywoodiens, le budget en moins. Mais c'est du Assayas qui évidemment ne se contente pas de relater ces faits qui ont marqué l'histoire tendue des relations entre Cuba et les États-Unis.

Le malaise des Cubains face à mes questions me fendait le coeur.

Penélope Cruz

Ses personnages sont des soldats au service de Fidel Castro, prêts à tout pour accomplir leur mission, quitte à désespérer les femmes qui ne soupçonnent pas leur vraie identité.

Penélope Cruz est l'une d'elles, épouse d'un des agents de ce réseau. Laissée dans l'ignorance, elle acceptera de subir toutes les conséquences de cette affaire par amour et patriotisme. C'est grâce à elle que le public entre dans la profondeur du film. 30 ans après les faits, Castro est mort, mais Cuba reste une prison à ciel ouvert sous les tropiques. Durant le tournage, Penélope Cruz n'a pas obtenu toutes les réponses aux questions qu'elle se posait sur ce pays.    

Histoire d'un regard de Mariana Otero  

Le sourire insolent de Daniel Cohn-Bendit face à un CRS en mai 68, l'entrée triomphale de Moshe Dayan à Jérusalem un an plus tôt, l'une des plus belles images du couple Gainsbourg-Birkin, c'est Gilles Caron. Considéré comme le meilleur photographe de sa génération, disparu à 30 ans à peine, au Cambodge, il laisse des dizaines de milliers de photographies qui témoignent d'une époque et d'un mystère que Mariana Otero tente de décrypter, après avoir découvert le destin de ce grand ami de Raymond Depardon par hasard.  

J'utilise un dispositif qui permet de saisir le hors-champ des photographies de Gilles Caron

Mariana Otero

La réalisatrice a mené une enquête au long cours. Pour chaque reportage de Gilles Caron, elle choisit une approche différente et dessine ainsi un portrait saisissant, aussi émouvant qu'instructif.

Aidée par les témoins de l'époque ou par des spécialistes des conflits couverts par le photographe, Mariana Otero éclaire ce que les images qui restent ne peuvent pas dire : le hors champ, ce qu'il y a autour de la photographie, avant, après, et force est de constater que Gilles Caron était au bon endroit, au bon moment.           

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