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Menace sur l'héliport d'Issy les Moulineaux

Une réglementation européenne interdisant aux hélicoptères monomoteurs de survoler les zones habitées est entrée en vigueur il y a quelques jours sur l'héliport de Paris-Issy-les-Moulineaux, près de 78% des vols privés et commerciaux sont menés en monomoteur.
Article rédigé par Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (L’héliport d’Issy-les-Moulineaux © UFH)

Publiée il y a deux ans, mais entrée en vigueur le 28 octobre dernier, la nouvelle réglementation européenne interdit aux hélicoptères monomoteurs le survol des zones habités s'ils ne se trouvent pas à proximité immédiate d'une aire d'atterrissage de secours en cas de panne. Pour Dominique Orbec, Président de l'Union Française de l'Hélicoptère, cette décision de l'AEASA, l'Agence Européenne de la Sécurité Aérienne, est grave et met en péril la pérennité d'un grand nombre d'exploitants qui n'auront pas les moyens d'investir dans des machines bi-moteurs beaucoup plus coûteuses. Exit, donc des zones habités, Dauphin, ou Écureuil.

"Cette décision met à mal tout un secteur en France, 80 sociétés détiennent 480 hélicoptères civils dont les trois quarts sont des monomoteurs"

Entre la Porte de Versailles et la Porte de Sèvres, l'héliport d'Issy-les-Moulineaux, seul héliport de la capitale, est directement menacé par cette réglementation. Toujours selon l'UFH, sur les 1.200 mouvements annuels, atterrissages et décollages sur cette plate-forme , 78% sont des vols privés ou commerciaux avec des machines monomoteur. Un argument de rêve pour les opposants à l'héliport et les promoteurs qui ne souhaitent qu'une seule chose, la fermeture définitive d'Issy-les-Moulineaux.

Du côté de la Direction Générale de l'Aviation Civile, on affirme qu'il n'y aura pas dérogation et que les opérateurs ont eu plus de deux ans pour se préparer à cette nouvelle réglementation qu'ils semblent découvrir.

"Le règlement est clair et incontournable. Il a été publié le 28 octobre 2012, après de longs mois de discussions. Il y a eu deux ans de délai, nous attendions une étude de la part des constructeurs pour nous prouver que la panne sur monomoteur n'était pas une panne plus récurrente qu'une autre et qu'il existait des risques aussi importants sur les bimoteurs, nous ne l'avons pas eue"  réplique Maxime Coffin, chef de la Mission aviation générale et hélicoptère à la DGAC.

Dominique Orbec rappelle qu'on a toujours volé à Paris en monomoteur, que les machines n'ont jamais été fiables, qu'il existe en zone urbaine nombre de stades, ou jardins publics pour se poser en cas de problème. Et il prévient : cette nouvelle réglementation menace 1.800 emplois de disparition .

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