FIn de la grève à Air France
Sur le papier, l’ouverture de bases européennes n’était pas une mauvaise idée pour aller concurrencer Easy Jet, Vueling ou Ryanair sur un autre registre. Mais en menaçant de dénoncer les accords qu’il avait signés sur Transavia France avec les pilotes, Alexandre de Juniac, a sans doute commis une erreur stratégique qui n’a fait qu’attiser la défiance des navigants à son égard. Ce conflit social a donc viré à l'irrationnel, avant que le syndicat des pilotes ne décide aujourd'hui de prendre ses responsabilités et de lever son mouvement de grève.
D’un côté des syndicats, jusque-boutistes avec un SNPL en quête d’une revanche après sa défaite aux dernières élections au conseil d’administration d'Air France , de l’autre, une direction dans le déni, face au malaise bien plus profond des pilotes, pour la plupart d'entre eux bien loin des luttes internes de pouvoir. Rajoutez à cela, quelques manipulations et stigmatisations médiatiques de part et d'autre, et vous obtenez un tableau, à peu près complet de la situation de la compagnie. C'est affligeant, car tout le monde a bien conscience qu'Air France doit se réformer, si elle ne souhaite pas finir un jour, comme Sabena, Swissair ou Pan Am.
C’est dommage, c’est un gâchis, qui coûte cher à Air France, d’autant qu’Alexandre De Juniac était en passe d’achever la première phase du plan Transform 2015. Il avait réussi à négocier le départ de près de 5.000 personnes, sans conflit majeur, réussi à entamer la remontée en gamme de la compagnie et à lancer la réforme du cargo. A ses dépens, Alexandre de Juniac vient de comprendre qu'une compagnie aérienne, et qui plus est, Air France, n'était pas une entreprise comme les autres au regard de son histoire.
On nait low cost, on ne le devient pas
Les pilotes d'Air France ne sont pas forcément tous plus payés qu'ailleurs, mais la structure même et l'organisation de la compagnie, les rend moins productifs. Le fameux adage "On nait low cost, on ne le devient pas" est plus que jamais d’actualité.
Aujourd'hui, encore, près de 15 ans après sa privatisation partielle, Air France, paie un demi-siècle de gestion étatique. Cette grève qui se termine aujourd'hui, va durement impacter la compagnie et laisser le champ libre pour encore quelques temps à la redoutable Easy Jet , au modèle économique extrêmement bien rodé. Easy Jet en a d'ailleurs largement profité. Ces jours derniers, la compagnie britannique low cost, vendait à plus de 400 euros, des allers simples pour Genève, Nice ou Toulouse au départ de Paris.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.