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Chroniques du ciel. Zones de turbulences à Air France

Air France s’enfonce dans la crise, Janaillac démissionne.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Jean-Marc Janaillac, le 4 mai 20118. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Le "non" des salariés à l’accord de direction de Jean-Marc Janaillac va replonger Air France, comme en 2014, dans une profonde crise. Une crise qui, au-delà d’Air France, risque de fragiliser encore un peu plus le pavillon français face à la concurrence des "Low Cost", de l’IAG, la maison mère de British Airways, de Lufthansa ou des compagnies du Golfe.

Ce vote est un véritable tsunami pour l’ensemble de la profession

Il montre l’incapacité de la gouvernance d’Air France à comprendre le fonctionnement de son entreprise. Il y a chez Air France, un problème de communication et d’écoute. Un fossé entre la base et les élites. Pour Jean-Marc Janaillac, le coup fatal n’est pas venu des pilotes, mais du personnel sol et des PNC.

Les hôtesses et stewards, une population stigmatisée

Cette population stigmatisée garde en travers de la gorge la façon dont ont été menées les négociations lors de la création de "Joon", l’an dernier, avec des pilotes payés au tarif Air France et des hôtesses à bas coût. Le retour de bâton est aujourd’hui très violent. Le SNPL Air France et les positions jusqu’au-boutistes de son président, Philippe Evain, ont tout de même une part de responsabilité importante dans cette nouvelle crise. Si à plusieurs reprises, les hôtesses et stewards ou le personnel au sol ont du faire de lourdes concessions, c’est bien parce que le SNPL n’a rien voulu lâcher et que la direction a cédé.

Air France est-elle menacée de disparition ou d’un scénario à l’Alitalia ?

C’est fort probable. Pour Alain Battisti, le président de la Fédération Nationale de l’Aviation Marchande : Air France est menacée de disparition, oui, très clairement. Elle sera d'autant plus menacée, si l'on refuse l'adaptation et la réforme." 

L'intersyndicale et le bureau du SNPL, en particulier son président, Philippe Evain, peuvent se réjouir de ne pas avoir été désavoués par ce référendum. Le président du SNPL peut même se targuer d'avoir la tête de son deuxième PDG sur son tableau de chasse après celle d'Alexandre de Juniac, contraint de démissionner en 2016, face à la grogne sociale.

Le temps de nommer un nouveau président, le temps de remettre tout à plat, d’étudier les dossiers, il ne se passera plus rien, à Air France, avant plusieurs mois. Face à une concurrence très dure, l’avenir d’Air France s’assombrit encore un peu plus. 

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