Chroniques du ciel. Quelles sont les missions de la police du ciel ?
Après une fausse alerte à la bombe cette semaine sur un avion Air France en provenance du Tchad, gros plan sur les missions de la PPS, posture permanente de sûreté.
Après une fausse alerte à la bombe, un avion Air France en provenance du Tchad a été escorté par un Rafale puis longuement fouillé, jeudi 3 juin, à l'aéroport parisien Roissy Charles-de-Gaulle, sans qu'"aucun engin explosif" n'ait été trouvé à bord. L'occasion de s'intéresser aux missions de la PPS, la Posture Permanente de Sûreté ou police du ciel.
Garantir l'assistance aux aéronefs en difficulté
De par sa position géographique, à l’extrémité ouest de l’Europe, la France est l’un des pays les plus survolés du monde. Avant la crise sanitaire, on comptait chaque année, plus de 2,3 millions de passages d’aéronefs au-dessus de l’Hexagone, soit une moyenne de 12 000 survols par jour.
La PPS, la Posture Permanente de Sûreté ou police du ciel assure vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, la protection du territoire national contre toutes sortes de menaces aériennes et garantit l’assistance aux aéronefs en difficulté.
Cette mission est assurée par l’armée de l’air. Elle comporte trois volets, la détection, l’identification et l’intervention. Elle est pilotée depuis le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) situé sur la base Lyon Mont-Verdun.
Un chasseur prêt à décoller en moins de dix minutes
En cas de doute ou de menace avérée, un chasseur décolle en moins de dix minutes depuis les bases de Mont Marsan, Saint-Dizier, Orange ou Lorient. Dans la plupart des cas, lorsqu’il décolle, le pilote ne dispose que d’une seule information, un cap à suivre.
Une fois au contact de l’appareil à intercepter, il cherchera selon les cas, à l’identifier, à lui porter assistance, à le contraindre à se dérouter, à se poser, à l’avertir par un tir de semonce, voire à le détruire sur ordre du Premier ministre s’il est "hostileé. La prise de décisions entre Matignon et le CDAOA est très courte, au regard de la vitesse de déplacement d’un avion de ligne.
350 interventions en 2020
Cette permanence opérationnelle s’appuie un maillage de près de 80 radars militaires et civils, et pour la partie la plus visible, de quatre Plots chasse, composés de RAFALE ou de Mirage 2000, mais également d’AWACS, et des Hawkeye de la Marine Nationale.
Des hélicoptères Fennec disposant de tireurs embarqués et basés à Villacoublay pour la protection de la capitale complètent ce dispositif.
L’an dernier, 560 situations anormales ont été détectées par l’armée de l’air. Elles ont nécessité 350 interventions des avions de chasse et des hélicoptères de la police du ciel.
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