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Avec Ryanair, des vols pour New York à 14 euros, c'est possible ?

Ce n’est pas la première fois que le très provocateur et très médiatique patron de Ryanair évoque l’idée de vols transatlantiques à bas prix. Mais ne rêvons pas trop...
Article rédigé par Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© Ryanair)

Oui, ne rêvons pas : même si tout est payant à bord des avions de la compagnie « low cost » irlandaise, les tarifs à 14 euros annoncés par Michael O’Leary pour un vol entre l’Europe et les Etats-Unis sont totalement farfelus. 14 euros, ce serait peut-être un billet à bord de l’avion, mais ce qu’il faut regarder c’est le coupon moyen et le coût du siège au kilomètre.

Une nouvelle fois, avec ses déclarations tonitruantes, Michael O’Leary a parfaitement réussi son coup de "com", une pub totalement gratuite, aux retombées médiatiques planétaires. Le patron de Ryanair est coutumier du fait. On se souvient, un temps, qu’il avait envisagé de faire payer l’utilisation des toilettes à bord de ses avions.

Faire du long courrier, avec des vols d’une durée de 8 à 9 heures, cela signifie, que la diminution du temps de rotation au sol n’est plus un levier déterminant dans la productivité de la compagnie ou plutôt de l’avion. Et puis il y a des coûts incompressibles, comme le coût de l’heure de vol, qui ne change pas d’une compagnie à l’autre. Idem, sur les temps de vol des personnels navigants. S’il est possible de faire sur une journée plus de rotations sur du court-courrier, il est impossible de faire revoler un équipage sans un temps repos après un vol de 8 heures, ce qui signifie forcément des frais d’hôtel et de restauration.

Si Michael O’Leary veut se lancer dans le long courrier, cela veut dire, également qu’il va devoir multiplier ce que l’on appelle les "revenus annexes", et tout faire payer à partir d’un billet « nu », c’est-à-dire, bagages, restauration à bord, divertissements. Il devra aussi convaincre ses clients d’acheter sur ses avions d’autres produits attrayants. Enfin, il faut s’interroger sur le confort du passager. Jusqu’à quelle durée de vol, est-il prêt à voyager sur un siège à l’espace très réduit, sans aucune prestation Et à quel prix ?

Ryanair n’est pas la première compagnie à vouloir se lancer dans le low cost transatlantique. En 2002, la compagnie canadienne Zoom Airlines, avait tenté l’expérience avant de faire faillite six ans plus tard. Plus récemment, Norwegian Air Shuttle a lancé des vols, Londres-New York, au prix d’appel de 200 euros. Dans la réalité des faits, son site internet affiche des tarifs bien plus élevés et la compagnie a perdu l’an dernier plus de 77 millions d’euros. Quant à l’expérience, d’Air Asia, entre Londres, Paris, et Kuala Lumpur, elle a très vite fait long feu.

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