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Air Asia : spéculations et informations farfelues

Près d’un mois après l’accident de l’Airbus A320 d’Air Asia en mer de Java, les spéculations vont bon train mais on ne connait toujours pas les causes qui ont conduit à la perte de l’avion et au décès de ses 162 passagers et membres d’équipage.
Article rédigé par Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (Une série d’informations plus ou moins farfelues ont été relayées dans la presse. © Maxppp)

Les autorités indonésiennes ne communiquent que très peu, sur l’accident de l’A320 d’Air Asia, sans grande culture du partage de l’information "sécurité des vols", quant aux experts du BEA français, pourtant très actifs sur cette enquête, ils restent très discrets de peur de se voir écarter des investigations. A contrario, on saluera la communication de crise exemplaire de Tony Fernandes, l’emblématique patron d’Air Asia, pour qui cet accident aurait pu être fatal à sa compagnie.

Concernant l’enquête à présent. Ces derniers jours, toute une série d’informations plus ou moins farfelues ont été relayées dans la presse.Tout d’abord les déclarations du ministre indonésien des transports, qui affirmait, que les moteurs de l’A320 avaient "calé". C’est fantaisiste, un avion ne cale pas comme une voiture, et si tel avait été le cas, l’information aurait rapidement alerté Airbus et le motoriste CFM International. Alors certes, Il y a eu dans le passé des cas d’arrêts moteurs ou de pertes de puissance.

 

Selon nos informations, aucun lien n’a été établi entre les mauvaises conditions météo dans la région et la perte de l’A320 d’Air Asia. Mais c’est très classique, dans les premières heures, qui suivent un accident d’avion, ce que l’on met en avant, c’est la météo, explication facile à comprendre par le commun des mortels.

 

On a aussi beaucoup entendu parler de similitudes avec l’accident du Rio-Paris d’Air France en 2009. Et lorsque l’on évoque cet accident, on pense au  givrage des sondes Pitot, qui fournissaient aux pilotes des informations de vitesse. Dans l’accident de l’A320 d’Air Asia, elles ne seraient pas en cause. Ni même ce que l’on appelle les sondes d’incidence, qui pour faire simple fournissent, aux calculateurs numériques, l’angle d’attaque de l’avion. 

 

Ces sondes d’incidence permettent de savoir si votre avion est sur le point de décrocher ou non. Il adaptera sa vitesse en fonction. Ces derniers mois, pourtant, ces sondes d’incidence ont fait l’objet de polémiques et d’une recommandation d’Airbus aux compagnies, après plusieurs incidents, chez Lufthansa, ou Eva Air, ou d’un seul coup, l’avion s’est mis à grimper ou à descendre, sans aucune raison.

 

Et Comme sur Airbus, les avions ont d’importantes protections évitant à la machine de sortir de son domaine de vol, il a fallu aux pilotes, beaucoup de rapidité, beaucoup de professionnalisme et de bon sens pour déconnecter toutes ses protections et reprendre l’avion en mode manuel.

L’avion a bien décroché

Mais pour revenir à l’accident d’Air Asia, rien n’est aujourd’hui établi. La seule information vérifiée et seule similitude avec le Rio-Paris, c’est que l’avion a bien décroché et que les pilotes ont été dans l’incapacité de le récupérer. Pourquoi,  le mystère reste entier.

En attendant la semaine prochaine, retrouver plus de Chroniques du ciel sur notre  page Facebook et sur notre 

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