2011 restera comme la meilleure année en matière de sécuritéaérienne, avec le plus faible taux d’accident depuis la publication despremières statistiques au lendemain la seconde guerre mondiale. Rappelons tout d’abord unchiffre : L’an dernier, plus de 2 milliards 800 de voyageurs ont pris l’avion.Selon l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA),basée à Genève, qui regroupe la plupart des compagnies mondiales, en 2011, lenombre d’accidents mortels a diminué de plus de 50% par rapport à 2010. Sur un total de 38 millions de vols, 25catastrophes ont été recensées faisant 497 victimes. Le ratio est d’un seulaccident pour 1 million 600 mille vols, Les derniers bons chiffres liés à la sécurité aérienneremontaient à 2004, une année record, mais où le nombre de passagers étaientinférieurs de 30%.On note donc une double tendance : Les accidents diminuentet le nombre de passagers transportés augmentent. Les prévisions des experts quiannonçaient, dans les 20 ou 30 prochaines années un accident majeur toutes lessemaines avec la progression du trafic mondial est à revoir.Dans le détail, on peut rappeler que les passagers du transportaérien ne sont pas tous égaux face aux risques. Clairement, il mieux vaut sedéplacer à bord d’un avion immatriculé aux Etats-Unis, de préférence sur Boeingou Airbus.L’Amérique du Nord vient ainsi de boucler la décennie la plus sûrede son aviation civile avec deux victimes pour 100 millions de passagers. LesEtats-Unis, mais aussi l’Australie et l’Europe de l’Ouest sontincontestablement les régions les plus sûres de la planète.A contrario, la Russie et les pays de l’ancienne unionsoviétique figurent toujours au rang des mauvais élèves, avec des avions horsd’âge, des installations au sol peu non entretenues, et des pilotes mal formés.L’Afrique, reste aussi une zone dangereuse avec une moyenned’accidents dix fois plus élevée que dans le reste du monde, même si desefforts semblent avoir été réalisés. 16% des accidents pour 3% du traficaérien.En 2011, la majorité des accidents mortels a concernés de petitsopérateurs locaux peu connus en dehors de la région qu’ils desservent. Ainsi, enjuillet dernier,79 personnes sont mortes lors de l’accident d’un vieux Boeing727 d’une compagnie privée congolaise à Kinsangani. Sur les dix dernières années, 54% des accidents étaientdirectement liés, à des erreurs humaines, 28% à des défaillances mécaniques, 9%à de mauvaises conditions météorologiques, 9% également à des actes desabotage. Les sorties de piste constituent les accidents les plus fréquents. Aujourd’hui, si plus personne n’évoque l’objectif « zéroaccident », les experts reconnaissent que le niveau de compétence deséquipages est en très nette augmentation et que l’automatisation de plus enplus sophistiqués des appareils a permis d’améliorer la sécurité aérienne Le Revers de la médaille, c’est que cette automatisation risquede transformer les équipages en gestionnaire de systèmes, incapables de piloterl’avion lors de situations dégradées. Le cas de l’AF447 en est l’illustrationla plus marquante. Faut donner plus de place aux automatismes ou privilégierl’humain ? Sur ce point, le débat est loin d’être tranché.