Les surfs écolo Notox : "Être plus en phase avec l’image du sport"

Près de 20 ans après le lancement de la marque, Notox vend quelques centaines de surfs écolo chaque année. Une activité confidentielle porteuse d’un message beaucoup plus large.
Article rédigé par Victor Matet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Des planches de surf en polystyrène issu du recyclage et des fibres naturelles de lin, tout se fait uniquement sur commande. Il faut compter entre 600 euros et 2000 euros. (NOTOX)

Une pause à la machine à cafés peut parfois déboucher sur de grandes idées. C’est ce qui s’est passé en 2005 quand Pierre Pommiers et ses futurs associés, alors collègues de bureau dans une entreprise de robotique et tous passionnés de surf, discutent de la fabrication des planches.

Quelques mois plus tard, Notox était née. "On a découvert qu’il y avait tout un tas de matériaux pas sympas, pas recyclables, polluants et dangereux pour la santé dans les surfs traditionnels. On s’est dit qu’on allait faire quelque chose plus en phase avec l’image du sport", se souvient Pierre Pommiers, cofondateur de Notox.

Des polluants dans les planches classiques 

"On s’est vite rendu compte que pour faire une planche de surf traditionnelle, on achetait 9 kilos de matière pour un produit qui fait au final 3 kilos. Il y a énormément de perte de matière avec des polluants impossibles à réutiliser", explique Pierre Pommiers.

Parmi les polluants les plus utilisés, "de la mousse de polyuréthane, avec du styrène, qui est un solvant très puissant, également les fibres de verre, qui ressemblent un peu à de l’amiante quand elles sont à l’état de poussière, détaille le fondateur de Notox. Donc on a remplacé ça par du polystyrène issu du recyclage et par des fibres naturelles de lin".

Le surf écolo est en conséquence "un peu plus cher à fabriquer, car cela prend plus de temps. Tout se fait uniquement sur commande. Il faut compter entre 600 euros et 2000 euros. Et nous réalisons entre 300 et 500 planches par an."

Le 9 décembre 2022. Céline Rouillard (prone 2) surfe pour la 4e place de la finale des championnats du monde de parasurf de l'International Surfing Association, à Pismo Beach, en Californie. (GUILLAUME ARRIETA / WE_CREATIVE VIA AFP)

L’espoir de voir la marque aux Jeux de Paris

Chez Notox, tout est revendiqué made in France. L’entreprise basée à Anglet, dans le Pays basque, s’approvisionne en Aquitaine, ou en Bretagne notamment. Les fibres de lin sont pour l’instant cultivées à la frontière, en Belgique, mais bientôt en Normandie. Côté recyclage, il y a des déchets aéronautiques, venus de chez Airbus, qui sont aussi utilisés.

Enfin, verra-t-on les planches Notox au Jeux de Paris, du côté de Tahiti ? Pierre Pommiers l’espère, avec Céline Rouillard en parasurf, une athlète atteinte de sclérose en plaques qui a commencé le surf en 2015, et qui collectionne depuis les médailles (médaille de bronze aux championnats du monde de parasurf en novembre 2023).

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