Un clando au Sénat
Drôle de moment. Alors que des centaines de jeunes plein d'espoirs et de talents se pressent à la tribune pour recevoir leurs médailles. Les journalistes n'ont d'yeux que pour Armando Curri. Ce jeune Albanais de 19 ans est assis au premier rang et aujourd'hui il respire. Lundi, "J'ai eu les nerfs sur moi ", dit-il. Le Sénat a du informer la Société des meilleurs ouvriers de France de l'impossibilité de recevoir le lauréat en menuiserie, un garcon sans-papiers. Un clandestin, particulièrement talentueux, et qui a longtemps été couvert par son satut de mineur isolé. Devenu majeur, il devait quitter le territoire, son recours étant en attente à Lyon.
"Il n'est pas le seul dans cette situation. On veut tous des apprentis, mais cette question de papiers en bloque plus d'un, une fois leur majorité atteinte. S'ils n'ont pas tout de suite les papiers, ils ne peuvent plus travailler, et donc perdent le bénéfice de leur formation ", explique la sénatrice de la Loire (PCF) Cécile Cukierman. Au terme d'un joli remue-ménage de RESF (Réseau éducation sans frontières) et de la presse, Armando Curri a obtenu de la préfecture, un titre de séjour provisoire. Un grand "ouf" pour lui. Même s'il n'a pas eu droit au même hommage que les autres. C'est Gérard Larcher en personne qui, d'après le programme, était censé lui remettre sa médaille. Ce ne fut pas le cas.
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