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C'était comment ? L'école est finie

La rentrée scolaire, c’est demain. La pré-rentrée des profs, c’était aujourd’hui. Ambiance sécuritaire.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La pré-rentrée des enseignants s'est déroulée ce mercredi matin. La rentrée des élèves, elle, aura lieu ce jeudi (BERTRAND GUAY / AFP)

Finie l’école sanctuaire. Vous savez, cet établissement scolaire, là, pour protéger les enfants et l’apprentissage. Ce lieu, à part… fermé parfois… clos souvent… muet par moments…Tel un ilot immuable et immobile, malgré les tempêtes alentour. Tout cela, c’est du passé. C’était avant.

Avant. Avant les attentats. Avant la grande menace. Maintenant, on parle : grilles, fenêtres opacifiées, visiophone, alerte sms, action, réaction. Bernard Cazeneuve et Najat Vallaud-Belkacem sont venus dire cela, ce matin, dans cette école du 11e arrondissement de Paris.

Je souhaite que les patrouilles soient visibles (...) Je veux aussi qu’elles soient armées

Bernard Cazeneuve

Assailli par une nuée de caméramans, j’entends à peine le ministre de l'Intérieur. Je tends l’oreille. "Je souhaite que les patrouilles soient visibles." Il le dit à plusieurs reprises, calmement, mais sans détour. "Je veux aussi qu’elles soient armées."

Chaque matin, chaque midi, chaque 16h30, on verra des gendarmes, des policiers, des réservistes, rôder autour des écoles de la République. Najat Vallaud-Belkacem, le visage fermé, me tend la main :

Elle : "Bonjour, vous allez bien ?"

Moi : "Ca va merci. Et vous ?"

Je la regarde.

Moi : "Dure rentrée, n’est-ce pas ?"

Elle : "Ce qui est dur, c’est surtout ce sujet…"

Les deux se dirigent vers le visiophone, à l’entrée. On apprend qu’il a été installé, entre l’attentat Charlie et celui du Bataclan. On apprend que les élèves avaient dû être confinés. Souvenirs de tragédies qui ne doivent pas être des souvenirs.

La sécurité n’est pas le cœur de métier de nos enseignants. Je ne me trompe pas…mais… La culture de la sécurité doit faire partie de l’Education nationale

Najat Vallaud-Belkacem

La ministre de l’Education, insiste :"La sécurité n’est pas le cœur de métier de nos enseignants. Je ne me trompe pas…mais…" Et elle se met à égrener, les mesures. Les 500 chefs d’établissement qui seront, formés, chaque année. Les éleves de Troisième qui connaitront les gestes qui sauvent. Et elle assene LA phrase choc : "La culture de la sécurité doit faire partie de l’Education nationale".

Le sanctuaire a du plomb dans l'aile

Notre beau sanctuaire a bel et bien, du plomb dans l’aile. Les regards sont de plus en plus fermés. On sait TOUS que TOUT a changé. Les concierges de cette école savent, que TOUS les matins du monde, ils sortiront sur le perron désormais. Pas une fois de temps en temps…NON, tous les matins.

Je sors de l’école. J’aperçois des petits cadres, sur un mur. Ce sont des photos de classe. C'était il y a bien longtemps. On lit une tranquillité émouvante, sur les bancs de l’école. C’était il y a des dizaines d’années, des siècles. C'était il y a une éternité.

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