Monter sa boîte ? Oui, mais...
Un salon placé sous les auspices du redressement de la France, comme on peut le lire dans le dossier de presse. Un pour tous, tous pour un ! Chacun est prié d'y mettre du sien. Emmanuel Macron est venu, en personne, le confirmer : la France (et son économie en berne) a besoin de vous, de nous, d'idées, de concrétisation de ces idées, d'innovations, de ratages même, et de recommencements.
Bref, si vous tombez, en montant votre entreprise, "ce n'est pas grave ", clame le tout jeune ministre de l'Économie. Il est convaincant et dresse le tableau type de celui qui peut y arriver. Tout d'abord, une bonne dose d'humilité : "N'ayez pas peur d'échouer ! Tentez les choses ! La France est un pays qui accepte cela ".
Prendre des risques
Dans la salle, à mes côtés, une femme chef d'entreprise me glisse : "Ah non ! et c'est bien ça le problème. Les Français detestent l'échec ". Macron poursuit : "Deuxièmement, prendre des risques. C'est vrai, nous avons encore des endroits trop lents, trop douillets... Les banques, souvent, ne prennent pas la bonne mesure des risques pris par les entrepreneurs ".
Merci monsieur le ministre pour la précision, qui soulagera une bonne partie de l'amphi, plein à craquer. Traduction : banques, aidez-nous, en vrai.
Emmanuel Macron annonce au passage qu'un fichage à la Banque de France ne sera plus ad vitam et que la personne pourra de nouveau faire un emprunt. Le domicile des entrepreneurs ne pourra plus se voir confisqué. Pas mal tout ça, pourvu que cela se fasse, en vrai. "Troisièmement , dit le ministre, le succès oblige. Oblige à aider les autres à y arriver. Un devoir collectif, une responsabilité collective ". Celle-là même, martelée par le gouvernement Valls, depuis les attentats. Un pour tous, tous pour un. Un joli surf sur l'unité nationale, un mois après "les évènements".
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