La laïcité, otage des politiques
La laïcité, nouvel otage politique. Ce mot, employé à l’envi. Ce mot beau, un peu galvaudé, devenu objet de récupération politicienne. Ce mot, entré plus que jamais dans la langue française, depuis les attentats de Charlie, puis ceux du 13 novembre. À la tribune, des experts viennent expliquer ce que laïcité veut dire, à des dizaines de lycéens assis dans l’amphi. On repart à Jaurès. À cette loi de 1905, consacrant la séparation de l’église et de l’Etat. Cette loi âgée de 110 ans
Cette laïcité, idée de Gauche
On parle de l’indivisibilité de la laïcité. De cette laïcité, synonyme d’émancipation sociale. On repart a Edgar Quinet, a ses écrits de 1850, rappelant que l’instituteur, lui, contrairement aux prêtres ou aux rabbins, parle à tous. On repart à Clemencea à Buisson. La salle est toute à l’écoute de ces grands spécialistes de la question. Quand s’opère un tournant : "La laïcité, c’est tendu. Cette tension entre la liberté, et un combat permanent", lance le modérateur.
Là, ça va être : atterrissage, dans la douleur, assuré
"La laïcité distingue la religion, de l’utilisation politique qui peut en être faite. Elle ne combat pas le catholicisme, mais le cléricalisme." Belle mise au clair. L’historien poursuit, et plonge. "La laïcité, idée de gauche, a été récupérée par l’extrême droite, et la gauche a une certaine responsabilité". Ca y est, on y est.
Des élections sont passées par là…
L’historien ne s’arrête pas là. "Ce n’est jamais bon, quand les idées de gauche basculent à l’extrême droite. Cela veut dire aussi qu’une partie de cette gauche n’en voulait pas". Ça se corse encore un peu. Car Manuel Valls arrive. Tout le monde l’attend. Lui, Bernard Cazeneuve, et Najat Vallaud Belkacem, rien que ça. "La plus grande imposture de l’extrême droite, c’est de s’octroyer le monopole de la laïcité", déclare le Premier ministre. "Elle veut retourner à avant 1905, affirme Manuel Valls. Vers les guerres de religion. L’histoire, elle peut être tragique."
La voix est grave
Le ton presque solennel. Un premier tour d’élection, est effectivement passé par là. Un 2ème n’est pas loin. Dernière ligne droite, avec, en bandoulière cette laïcité, devenue otage des politiques
La belle idée de Jaurès. La belle idée, à présent tordue à souhait, par des gens qui veulent, entre autres, régner.
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