"Les animaux en parc animalier, ce sont des adolescents !" : à la rencontre de Clément Garcia de la Torre, soigneur et cuisinier pour animaux
"Là, on est dans la petite chambre froide. C'est la chambre de décongélation pour tout ce qui est moyen carnivore." Clément Garcia de la Torre, soigneur animalier et magasinier du zoo de Thoiry, dans les Yvelines, nous fait visiter son lieu de travail. "Les poulets, c'est pour nos loups qui en ont deux par jour. Il y a aussi des morceaux de bœuf, C'est des gros morceaux qu'on va découper par la suite pour faire des plus petites rations pour les panthères, les lynx, etc."
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"Ça fait à peu près neuf ans que je suis magasinier, et donc que je m'occupe de la préparation de la nourriture des animaux, ajoute le soigneur. J'arrive pour 7 heures, et la première heure, je prépare toutes les rations du matin. Puis, jusqu'à midi, je vais préparer tout ce qui est granulés, fruits, légumes, viandes pour les autres rations de la journée", détaille-t-il. Le reste de sa journée, Clément le passe à préparer les commandes, notamment de granulés et de fruits, pour les prochaines jours.
"Je suis arrivé au magasin accidentellement", raconte-t-il en préparant le goûter matinal des loriquets, des oiseaux au plumage multicolore qui vivent habituellement en Océanie. Leur menu ? Des quartiers de poire. "Au début, c'est vrai que ce n'était pas facile parce qu'il faut savoir qu'on travaille tout le temps, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il fasse canicule", reconnaît Clément Garcia de la Torre.
"Les jours fériés, les vacances de Noël, Nouvel an... On oublie. Il y a des fois où on rentre tard et des fois où on a des mauvaises nouvelles avec les animaux : des accidents, ou des décès."
Clément Garcia de la Torre, magasinier du zoo de Thoiry, dans les Yvelinesà franceinfo
Une formation très sélective, et un marché du travail bouché
"Les animaux en parc animalier, il faut penser que ce sont des adolescents ! Avec certains ça se passe bien, ils mangent de tout, d'autres sont vraiment des enfants gâtés, narre Clément. Il faut trouver des stratagèmes pour les faire manger. Les macaques par exemple n'aiment pas la carotte crue. Alors, on leur fait cuire."
Son métier, il le sait, fait rêver dès le plus jeune âge, mais la formation est très sélective et le marché bouché. "Il ne faut pas avoir peur de bouger, même de changer de pays, conseille le magasinier. Moi, j'ai fait quasiment toute la France." Et Clément d'assurer : "Ce n'est pas infaisable. Il faut juste de la motivation et du courage."
Lui en tout cas ne se voit pas faire autre chose. "Je n'ai jamais su quel autre métier faire. J'espère continuer ainsi. Après, souvent, c'est le corps qui nous dit qu'il faut arrêter". "C'est un métier très, très physique" qu'il "espère continuer le plus longtemps possible. Le futur nous le dira." Les loriquets espèrent probablement la même chose. Leur goûter matinal n'a pas fait long feu. Une fois de plus, le chef a vu juste.
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