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Une Garantie jeunes universelle la place du RSA pour les moins de 25 ans ?

Sur fond de débat sur le RSA pour les moins de 25 ans, une autre idée tient la corde, et elle a les faveurs du gouvernement : accorder la Garantie jeunes à tous les jeunes de moins de 25 ans, sans conditions de revenus. La Garantie jeunes, comment ça marche ?

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le logo garanties jeunes sur un écran d'ordinateur. Photo d'illustration. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

La Garantie jeunes, c'est un dispositif lancé sous le quinquennat de François Hollande, en 2013, et c'est un système qui a plutôt fait ses preuves. Près de la moitié des 16-25 ans qui en ont bénéficié ont soit obtenu un emploi, soit sont entrés en formation ou en contrat en alternance. Ils ont pu aussi créer leur entreprise. Et pourtant, les trois quarts de ces jeunes n'ont pas le bac. Car c'est la spécificité de la Garantie jeunes. Elle ne s'adresse aujourd'hui qu'à ceux que l'on baptise d'un acronyme anglo-saxons, les NEETs : "ni en emploi, ni en études, ni en formation". Il y en a près d'un million en France. Autre condition pour en bénéficier, il faut être dans une situation de précarité financière.

Objectif : doubler le nombre de bénéficiaires

En 2019, 100 000 jeunes en ont bénéficié et l'objectif du gouvernement, dans le cadre du plan 1jeune1solution qui va être débattu cet après-midi à l'Assemblée nationale, c'est de doubler ces effectifs et d'épauler 200 000 jeunes.

La Garantie jeunes est un coup de pouce financier. Il est l'équivalent du RSA, c'est à dire précisément de 497 euros maximum par mois en échange d'un engagement de la part du jeune – qui signe d'ailleurs un contrat avec la mission locale qui va s'occuper de lui – à suivre un parcours d'insertion intensif de 12 à 18 mois. Il y a notamment des mises en situation dans le monde du travail, un coaching, un suivi individualisé…

L'idée du gouvernement, défendue publiquement par Elisabeth Borne qui reprend les termes d'un rapport remis la semaine dernière – le rapport d'Antoine Dullin, président du Conseil d'orientation des politiques de jeunesse – c'est de faire entrer dans la Garantie jeunes tous les jeunes de 16 à 25 ans, sans qu'ils soient forcément en situation de précarité financière, sans qu'ils soient forcément des NEETs. Rendre la garantie jeunes universelle, ce serait une bonne solution alternative à l'attribution du RSA aux moins de 25 ans, estime notamment Laurent Berger, le patron de la CFDT.

Qui s'occuperait de ces jeunes ? Les missions locales, dont les moyens devraient suivre. Il y en a dans tous les territoires. On en compte 436 en tout. Elles sont trop souvent boudées par les jeunes qui pourraient profiter de leurs services. La garantie jeunes universelle leur redonnerait du poids et de la visibilité.

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