Le coach d'insertion par le sport : un nouveau métier pour faire le lien entre les jeunes et les entreprises
Ils veulent recruter des jeunes dans les clubs sportifs des banlieues dévaforisées pour les amener vers les entreprises. Le coach d'insertion par le sport est un nouveau métier, présenté mercredi au Sénat.
C'est un nouveau métier qui vient d'être créé : coach d'insertion par le sport. Les premiers sont réunis mercredi 28 mars au Sénat. Leur mission : recruter des jeunes dans les clubs sportifs des banlieues dévalorisées pour les amener vers les entreprises.
Une passerelle entre les jeunes et l'entreprise
Ce sont un peu des chasseurs de tête. Mais ceux-là ne vont pas débaucher les talents dans les entreprises du CAC40 : leur vivier de candidats, ce sont les clubs de sport de banlieue, dans toute la France. Ce sont donc des entraîneurs de foot, de basket, de judo, de rugby qui se transforment en "coach d'insertion par le sport". Payés pour leur mission de repérage, ils identifient les jeunes prometteurs, ponctuels, impliqués, sérieux, ouverts aux autres. Ils les amènent vers des entreprises engagées dans ce dispositif, prêtes à les embaucher.
"Quand un coach vous dit 'ce jeune-là, tu peux y aller, j'ai confiance', ça veut dire qu'il est bon", explique Jean-Philippe Acensi, fondateur de l'Apels, l'agence pour l'éducation par le sport, à l'origine de ce projet. Pour lui, les entraîneurs sportifs sont les mieux placés pour faire le lien entre les jeunes et l'entreprise. "La passerelle aujourd'hui n'existe pas entre le club de sport et l'entreprise. Et donc ce métier a pour but de recréer des passerelles, d'aller chercher ces jeunes-là, de leur redonner confiance et de les mettre en lien avec de grandes entreprises qui ont envie de jouer le jeu", ajoute Jean-Philippe Acensi.
Des entreprises qu'il faut encore convaincre
Quelque 400 de ces coaches d'insertion par le sport étaient réunis mardi à la mairie de Montreuil et certains seront présents ce soir au Sénat. Ce sont les débuts officiels de cette nouvelle profession, mais le système fonctionne déjà. Plus de 300 jeunes de banlieue ont été recrutés ainsi par des banques, parmi lesquelles le LCL et plusieurs caisses régionales du Crédit Agricole. Des emplois de chargés de clientèle, ou dans les fonctions support.
Mais l'agence pour l'éducation par le sport manque encore d'entreprises volontaires pour accueillir ces jeunes. "On n'est pas misérabilistes, on leur dit : vous avez dans ces quartiers les talents de demain, vous avez les grands dirigeants de demain, il faut juste créer ces passerelles et nous on sécurise le recrutement, on sécurise l'accompagnement, on est là pour créer un cercle vertueux et celles qui ont joué le jeu ne le regrettent pas aujourd'hui", assure Jean-Philippe Acensi.
Pour participer à cette opération, soit en tant que coach d'insertion par le sport, soit comme entreprise pour accueillir des jeunes, il faut s'adresser à l'agence pour l'éducation par le sport, l'Apels.
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