Un congé spécial pour fausse couche créé pour les femmes qui travaillent dans le secteur de la technologie
Difficile de quantifier le nombre de fausses couches, d'interruption naturelle de grossesse, alors que le fœtus n'est pas encore viable. Selon le journal médical The Lancet, cela concernerait 15% des grossesses. Pour l'instant, seule la Nouvelle-Zélande s'est préoccupée du sort des femmes concernées en proposant un congé spécial de trois jours. En France, un cap vient d'être franchi : la fédération qui regroupe les professions de l'ingéniérie, du numérique, du conseil, de l'événementiel et de la formation professionnelle (Syntec) un très vaste ensemble qui regroupe 952 000 salariés, vient de mettre en place un congé payé de deux jours pour les femmes qui perdent naturellement leur bébé avant la 22e semaine de grossesse.
Ce congé n'est pas réservé qu'aux femmes concernées, puisque le conjoint de la mère ou la personne liée à elle par un pacte civil de solidarité ou vivant maritalement avec elle peut également bénéficier de ce congé de deux jours, qui est une autorisation d'absence exceptionnelle non déductible des congés et qui n'entraîne pas une réduction de salaire. Seule condition, que le conjoint travaille aussi pour une entreprise couverte par l'accord.
"Si vous travaillez dans cette branche, on prendra soin de vous"
L'accord entre patronat et syndicat a été signé en décembre. Selon Hubert Giraud, du Syntec, la balle est désormais dans le camp du ministère du Travail, "aux bons soins de l'administration". Hubert Giraud estime que le feu vert pourrait être obtenu d'ici le mois de mars.
Le Syntec se félicite d'être la première branche professionnelle à s'emparer du sujet. Une branche où les femmes font défaut. Elles ne constituent que 34% de l'ensemble des effectifs. "Ça ne va pas du tout", commente Hubert Giraud qui veut envoyer un signal fort aux femmes : "Si vous travaillez dans cette branche, on prendra soin de vous". D'autres sujets pourraient suivre, sur la parentalité, les aidants familiaux, les violences sexuelles au travail. L'accord sur les fausses couches n'est que la première pierre d'une politique plus ambitieuse qui vise à attirer plus de femmes vers ces métiers très masculins.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.