Temps de travail : les "horaires atypiques" le sont de moins en moins
Travailler le soir, la nuit ou le week-end, en "horaires atypiques" selon la terminologie officielle, cela concerne près d'un salarié sur deux en France. Des travailleurs qui ont d'ailleurs souvent plus de contraintes que les autres.
Ces horaires n'ont plus d'atypiques que le nom, tant ils sont répandus dans la société française. Le fait de travailler, en partie ou en totalité, le soir, c'est-à-dire entre 20 heures et minuit, la nuit entre minuit et cinq heures du matin, ou bien le samedi ou le dimanche concerne, au moins une fois par mois, pas moins de 10,4 millions de personnes, soit 45% des salariés, dit la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), dans une note qui vient de paraître.
Le travail le samedi est la pratique la plus fréquente, avec un tiers des salariés qui travaillent au moins un samedi par mois, suivi par le travail du soir. Vient ensuite le travail du dimanche et enfin le travail de nuit, qui concerne 10% des travailleurs français.
Le travail de nuit touche essentiellement les ouvriers
La situation est très différente selon les catégories socio-professionnelles. Les cadres, qui ont les journées de travail les plus longues, sont ceux qui travaillent le plus souvent le soir. Les employés, eux, travaillent plus souvent les samedis et les dimanches. C'est particulièrement vrai pour les employés peu qualifiés. Le travail de nuit concerne avant tout les ouvriers. Cinq points de plus que la moyenne des professions. Quant aux travailleurs non salariés, les indépendants ou les chefs d'entreprise par exemple, ils sont encore plus que tous les autres concernés par les horaires atypiques. Pas moins de 78% d'entre eux débordent de la journée de travail classique.
Il y a aussi des différences entre le secteur public et le secteur privé. On travaille plus en horaires atypiques dans la fonction publique. Les agents publics qui assurent la protection et la sécurité des personnes et des biens ainsi que ceux qui garantissent la permanence des services de soin sont dans cette situation.
Dans le privé, trois secteurs d'activité concentrent les travailleurs en horaires atypiques : l'hébergement-restauration, le commerce et le transport et l'entreposage. Des travailleurs qui ont plus de contraintes que les autres car leur travail est plus souvent que les autres contrôlé par une pointeuse, un badge ou une fiche horaire. Leur journée déborde aussi des horaires prévus plus souvent que celle des autres. Un tiers d'entre eux travaillent au-delà du temps prévu souvent ou tous les jours. Résultat : seuls 29% d'entre eux pensent que leurs horaires s'accordent bien avec leur vie privée.
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